Tous les ans, la DEPP (service de statistiques du ministère de l’Éducation nationale) publie une somme : Repères et références statistiques qui permet d’avoir une vision globale de l’Éducation Nationale. Le bilan pour la rentrée 2022-2023 s’approche de celui de l’an passé : des classes toujours plus chargées dans les collèges publics, toujours plus d’inclusion et moins de moyens. Une réalité qui semble totalement épargner l’enseignement privé.

Des classes toujours plus remplies dans le public

Alors qu’il y a eu 3 600 collègien.ne.s scolarisées en plus sur l’année 2022-2023 (comparé à 2021-2022), il y a eu 351 classes de fermées dans les collèges. Cela conduit mécaniquement par une hausse des effectifs par classe. Il y a eu en moyenne 24,8 élèves par classe (contre 24,7 l’an passé). 61,8 % des élèves sont dans des classes à plus de 25 dont 7,5 dans des classes à 30 et plus (en hausse de 0,9 point sur an). La dynamique de sureffectif que nous dénonçons depuis des années est donc toujours à l’œuvre !

Et le privé toujours favorisé…

A l’inverse, l’enseignement privé sous contrat voit sa situation s’améliorer. Alors qu’il n’a vu ses effectifs globaux n’augmenter que de 300 élèves en un an, 80 classes sont ouvertes. Cela conduit à une diminution de 0,1 élèves par classe même si les effectifs par division restent plus importants que dans le public. Il y a donc une politique globale à deux vitesses avec moins de moyens pour le public et plus pour le privé.

Dans le même temps, la part d’élèves scolarisé.es dans le privé hors contrat, bien que marginale, ne cesse d’augmenter pour atteindre 6,5 % (contre 5 % il y a dix ans). Il existe aujourd’hui 389 collèges hors contrat contre seulement 93 en 2010.

Toujours plus d’inclusion sans les moyens

Dans les collèges, en un an, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisé.es en classe ordinaire a augmenté de 10,5 % pour dépasser les 150 000 élèves. Sur dix ans, c’est une augmentation de 247 % ! Si nous ne devrions que nous réjouir de ces inclusions, il ne faut pas oublier une réalité : cette transformation s’est faite sans les moyens humains nécessaires à sa réussite et conduit à des situations parfois très difficiles dans les établissements (notamment pour accompagner ces élèves). En effet, sur la même période, les effectifs par classe n’ont fait qu’augmenter. Il en est de même pour l’accueil des élèves allophones.

La réalité des chiffres

Bien loin des annonces médiatiques, la réalité est là : nous travaillons avec des classes de plus en plus chargées et le gouvernement continue de supprimer des classes alors que l’hétérogénéité des élèves n’a jamais été aussi importante. Nous ne pouvons que dénoncer cette hypocrisie. Ce n’est pas 10 jours de vacances en moins pour les élèves en difficulté (ce qui s’apparente davantage à une punition qu’à une aide) que les choses s’amélioreront.
Le SNES-FSU revendique un plafonnement des effectifs en collège à 24 élèves par classe (20 en éducation prioritaire) ,diminué lorsque des élèves à besoins éducatifs particuliers sont inclus, et a des moyens humains et matériels pour permettre pleinement l’inclusion.


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