Le ministre reste aveugle aux effets de la destruction de 5 690 emplois dans le second degré public depuis la rentrée 2017, dont 440 cette année. Dans les établissements, les effets sont violents, mais les luttes s’organisent.

Mauvais traitements

Depuis la rentrée 2018, dans l’académie de Rennes, le second degré a perdu 187 Équivalents temps plein (ETP). La suppression d’heures postes en collège pour la troisième année consécutive, se traduit par une augmentation des heures supplémentaires et une pression toujours plus forte pour faire accepter aux collègues cette surcharge de travail. Dans les collèges des Bouches-du-Rhône, alors qu’il faudrait créer 90 postes pour maintenir le taux d’encadrement en raison de l’accueil de 1 260 élèves supplémentaires, seule une vingtaine est attribuée. Les conséquences seront très vite visibles : hausse du nombre d’élèves par classe, concurrence pour l’usage de la marge entre les options et les dispositifs, inclusion au rabais au mépris des élèves et des personnels.

À effectifs quasi constants, les lycées bretons perdent 106 ETP. Des postes sont menacés et il va falloir faire des choix. La réforme précipitée du lycée contribue à la baisse du besoin en heures d’enseignement. Cela peut s’aggraver selon les disciplines avec la disparition de la troisième spécialité en Terminale. L’inspection générale elle-même vient de pointer le manque de moyens en lycée entraînant concurrence exacerbée et risque de disparition d’enseignements optionnels.

Défendre le service public

Sur le terrain, les personnels et le SNES-FSU luttent contre cette dégradation sensible du service public d’éducation. Dans l’académie de Toulouse, au collège Chaumeton de L’Union, la répartition de la DGH a été rejetée deux fois, trois motions adoptées par le CA et une délégation reçue au rectorat. Avec 6 heures en moins en SEGPA et toutes les Sixièmes à 30, l’inclusion se ferait en effet dans des conditions inacceptables.

En Dordogne, plusieurs collèges ont organisé une journée « collège éteint » avec le soutien des parents pour s’opposer à la disparition des groupes. Après cinq jours de grève le collège Rostand de Montpon-Ménestérol, 620 élèves, obtenait le rétablissement d’un poste de CPE à temps complet.

Face au mépris de l’institution, le SNES-FSU est partout pleinement investi dans les mobilisations pour défendre le service public d’éducation et les personnels.


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