Les procédures d’orientation et d’affectation des 3e en juin ont rapidement révélé que dans de nombreux départements il manquait des places en lycée, ce qui conduisait à des effectifs pléthoriques en seconde, et à une explosion des situations d’élèves sans affectation.
Cela concerne des régions très densément peuplées (Île de France, Nord-Pas-de-Calais, Alsace…), mais pas seulement : par exemple, toutes les secondes de l’académie de Clermont-Ferrand sont à 35 élèves au moins ! Un peu partout, il a fallu créer des divisions supplémentaires « en catastrophe » : 13 classes au total dans l’académie de Montpellier, 14 à Strasbourg.
Comment expliquer de tels écarts entre les prévisions d’effectifs et la réalité ? Comme le souligne la section SNES-FSU de l’académie de Lille dans son communiqué de presse, le ministère lui-même avait produit en 2014 une note d’information intitulée « La génération 2000 entre massivement au lycée en 2015 », et une autre note de la DEPP parue en avril 2015 indique que la hausse va se poursuivre et s’amplifier en 2016. S’ajoutent à cette conjoncture démographique : l’augmentation des orientations en LGT, la limitation des redoublements, qui relèvent toutes deux de consignes ministérielles, et la diminution continue des moyens affectés aux lycées au moins depuis la mise en place de la réforme Chatel en 2010.
Il est encore plus inquiétant de constater que dans un certain nombre de cas (à Poitiers et La Rochelle par exemple), les DSDEN ne s’étaient pas encore engagées, début juillet, à créer les divisions nécessaires pour que tous les élèves aient une affectation et que les effectifs n’explosent pas. En Bretagne, ce sont même des constructions de lycées qui s’avèrent indispensables, pour éviter aux familles d’avoir à choisir entre un lycée privé proche et un lycée public éloigné et/ou totalement saturé. Le SNES-FSU dénonce depuis longtemps les entraves à l’essor du réseau public dans l’académie et demande au préfet de région d’imposer immédiatement les démarches nécessaires à la construction du lycée public de Ploërmel (lire l’article ici)
La rentrée risque donc d’être très difficile pour les familles, les élèves et les personnels. Le SNES-FSU dénonce cette situation inadmissible : la hausse des effectifs en seconde est à la fois prévisible et voulue. Elle doit donner lieu à des moyens supplémentaires pour que les élèves soient bien accueillis dans cette classe charnière, et que les classes à 35 élèves ne deviennent pas la norme , dégradant les conditions de travail de tous, élèves et enseignants. Une classe sur trois, à la rentrée 2013, avait au moins 35 élèves, contre une sur cinq en 2009 !
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