Le SNES-FSU demandait depuis des mois l’ouverture de discussions conduisant à l’abrogation de la réforme de 2016 au profit d’une autre réforme du collège.
Un nouvel arrêté a été écrit par la nouveau gouvernement pour “assouplir” un peu les choses (cf. notre analyse).

Concernant les LVER, l’article 7 de l’arrêté du 16-6-2017 sur l’organisation des enseignements au collège, propose comme enseignements facultatifs :

une deuxième langue vivante étrangère, ou régionale, en classe de sixième avec un horaire globalisé de 6h maximum avec la LV1, sans plus aucune clause de continuité. Le ministère dit vouloir encourager la diversification de l’apprentissage linguistique dans les classes de primaire.

des sections européennes sous l’appellation de « langues et cultures européennes » au cycle 4, que ce soit en LV1 ou 2.
Le rétablissement de ces options s’accompagne donc d’un passage d’horaires fixes à des fourchettes : “un enseignement de langues et cultures européennes, s’appuyant sur l’une des langues vivantes étudiées, dans la limite de deux heures hebdomadaires au cycle 4”.
Le même dispositif sera possible pour les langues régionales : “les langues et cultures régionales, en classe de sixième et au cycle 4, dans la limite de deux heures hebdomadaires.
Le cas échéant, une dotation horaire spécifique peut être attribuée à cette fin.

Les négociations ont été longues au CSE à propos de la rédaction des articles 6 et 7. Certaines organisations syndicales comme le SGN-CFDT et l’UNSA ont longuement tenté d’amender ce texte car elles considèrent qu’il s’agit de rétablir l’élitisme dans les collèges. Il s’agissait pourtant dans l’Education prioritaire d’offrir des options attractives afin d’éviter la fuite d’un certains nombres d’élèves vers les établissements privés.

Attention cependant, il ne s’agit pas que cette modification du texte soit un miroir aux alouettes : des collègues de LVER se prennent déjà à espérer de voir se résorber leur complément de service.

Mais l’article 6 du décret précise clairement que le financement se fera sur les 3h de marge : « En outre, elle peut être utilisée pour proposer un ou plusieurs enseignements facultatifs ».

En ces temps de réductions budgétaires, on se doute cependant que ce financement spécifique fondra comme neige au soleil.

Ce paragraphe de l’article 6 met en compétition le financement des enseignements en groupes à effectifs réduits et des dispositifs de co-animation avec celui des enseignements facultatifs sur la marge de 3 heures. L’autonomie des établissements s’élargit encore, qui déchirera davantage les équipes pédagogiques. Il s’agit donc rien moins que d’une ouverture du champ des possibles à moyens constants !

Comme l’an dernier, il faudra veiller à utiliser a hiérarchisation obtenue dans ce texte pour favoriser les groupes à effectifs réduits qu’ils soient ou non liés à de l’AP ou de l’EPI et éviter les dérives vers le « tout enseignement facultatif ».

Suite à une demande du SNES-FSU, des instructions seront données aux recteurs pour qu’ils établissent une carte académique des enseignements facultatifs. Il faudra au niveau académique être vigilant pour que cet engagement soit tenu. Les cartes académiques et l’obtention de « dotation horaire spécifique » qu’il faut réclamer doivent permettre de limiter l’autonomie et les dérives concurrentielles entre disciplines, collègues et établissements.


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