Le Bac 2021 et la place des enseignements artistiques
Les arrêtés pour le baccalauréat général et technologique présentés en commission spécialisée le 12 mars et qui seront soumis au vote du CSE le 21 mars présentent la place des disciplines dans l’organisation scolaire, le mode d’évaluation et le coefficient.
Comme annoncé les enseignements artistiques ne sont pas valorisés, ils ne font pas partie des enseignements obligatoires du socle de culture commune. Ils restent des enseignements de spécialité et/ou optionnels. La démocratisation de l’accès aux pratiques artistiques et culturelles est donc encore loin…
Les enseignements artistiques sont nommés « Arts » sans précision. On retrouve juste pour les enseignements optionnels dans l’arrêté du bac général : « Arts (arts plastiques ou cinéma-audiovisuel ou danse ou histoire des arts ou musique ou théâtre) ».
Ce flou n’annonce rien de bon quant au développement d’une offre d’enseignements artistiques diversifiée et équitablement répartie sur le territoire.
L’enseignement de spécialité arts (trois au choix en première et deux en terminale)
Il sera évalué en contrôle continu et terminal.
Les épreuves terminales restent un oral de 30 minutes et un écrit de 3h30, elles porteront sur le programme de première et de terminale et compteront pour 16% de la note finale.
Le contrôle continu est organisé en « épreuves communes », deux en première et une en terminale. Les épreuves de contrôle continu portent sur les programmes officiels de première et terminale, les sujets sont élaborés sous l’autorité du ministre chargé de l’éducation nationale et centralisés dans une Banque nationale numérique de sujets qui les propose aux équipes pédagogiques.
L’enseignement optionnel arts (1 au choix du candidat, suivi en classe de première et en classe de terminale):
Il sera également évalué par trois épreuves de contrôle continu en première et terminale.
L’organisation de ces épreuves communes de contrôle continu relève de chaque établissement scolaire, qui en détermine les modalités d’organisation.
Le contrôle continu compte pour 40% de la note globale, une part de 30% correspond aux notes obtenues aux trois épreuves communes et une part de 10% correspondant à l’évaluation chiffrée des résultats de l’élève au cours du cycle terminal attribuée par les professeurs et renseignée dans le livret scolaire.
Le SNES-FSU dénonce cette organisation en contrôle continu qui réduit le baccalauréat à un diplôme maison dont la valeur ne pourra dépendre que de la réputation de l’établissement.
Les arts et le grand oral
Une épreuve obligatoire orale terminale est préparée tout au long du cycle terminal.
Cet oral de vingt minutes (20 minutes) se déroule en deux parties avec, en premier lieu, une présentation du projet qui est adossé à un ou deux des enseignements de spécialité choisis par le candidat et avec, en second lieu, un échange avec le jury, mené à partir de la présentation du projet, permettant d’évaluer la capacité du candidat à analyser en mobilisant les connaissances acquises au cours de sa scolarité, notamment scientifiques et historiques.
Les élèves pourront donc choisir de présenter un projet en lien avec l’enseignement de spécialité arts mais rien ne précise quel doit être la nature de ce projet et sur quel temps le candidat pourra le préparer.
Le SNES-FSU dénonce un projet de réforme :
- qui renvoie l’organisation des épreuves du baccalauréat au local et qui, contrairement à toute logique, prive les enseignants de la maîtrise de l’évaluation de ces épreuves.
- qui soumet les lycéens à une évaluation permanente au mépris de la qualité des apprentissages.
- qui consacre la réduction de l’offre de formation tant dans la voie générale que dans les séries technologiques
Il demande solennellement le retrait des textes de l’ordre du jour du Conseil supérieur de l’Éducation du 21 mars et l’ouverture de concertations pour une remise à plat totale du projet de réforme et appelle à se mobiliser le 22 mars dans la grève et les manifestations.