La loi Blanquer a lancé le chantier de la réforme de la formation avec la mise en place des Instituts nationaux supérieur du professorat et de l’éducation. Le SNES-FSU a œuvré pour que la formation des CPE au côté des enseignants soit pérennisée. Un « référentiel de formation » est venu doubler le référentiel de compétences de 2013. Le SNES-FSU a porté des amendements pour combattre toute nouvelle dérive managériale et défendre un axe fort de formation commun avec celui des enseignants, en cohérence avec les textes de 2013 et 2015.
Un enjeu fondamental pour le métier et la catégorie
Les premiers éléments de la réforme master MEEF et des concours communiqués par le ministère le 20 novembre dernier sont plus qu’inquiétants. Enseignants et CPE seront traités à la même enseigne, celle d’une forte professionnalisation des épreuves,particulièrement un oral apparenté àun entretien d’embauche avec participation envisagée d’un DRH.
Face à la mobilisation et à un calendrier trop contraint pour l’élaboration des maquettes de formation, le ministère vient de reporter d’un an la réforme. Il entend cependant aller vite pour la refonte des concours.
Un projet de concours à revoir
Le 23 janvier l’administration a présenté ses derniers arbitrages. Pour les CPE, deux épreuves d’admissibilité. Seule l’épreuve 1 (dissertation sur « les savoirs académiques ») fait appel aux connaissances universitaires comme outil pour penser l’action éducative du CPE. L’épreuve 2 vise, à partir d’un dossier, à élaborer un projet sur une problématique éducative. Au-delà de l’aspect entretien d’embauche, les épreuves orales s’inscrivent dans une logique aussi professionnalisante, du fait du déséquilibre des coefficients. Ces projets sont inacceptables en l’état.
Le SNES-FSU a demandé une audience en urgence à l’Inspection Générale Établissements et Vie Scolaire, chargée de la réécriture d’ici avril-mai, afin de porter ses propositions.
Olivier Raluy, article publié dans l’US Mag du 8 février 2020 (supplément à l’US 794 du 18/01/2020)