En collège comme en lycée, le redoublement devient désormais l’exception. Le décret de novembre 2014 précise qu’il ne peut être proposé que pour « pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires ».

Le conseil de classe ne peut donc plus proposer le redoublement à un élève en difficulté. En Troisième et en Seconde, la famille peut cependant le demander si l’orientation proposée ne lui convient pas. On parle alors de « maintien ». On connaît la pression des « contrats d’objectifs » fixés aux établissements et le manque de places en voie professionnelle, qui conduit bon nombre d’élèves de Troisième à intégrer une Seconde GT, leur dossier n’ayant pas été retenu dans la filière de leur choix. Pour les mêmes raisons, la réorientation en voie professionnelle des élèves en difficulté en fin de Seconde GT est difficile.

Or, faute de solutions alternatives au redoublement, on voit se multiplier en cette fin d’année les orientations par défaut dans la voie technologique, particulièrement en STMG. Aucun moyen supplémentaire n’est bien sûr prévu pour prendre en charge dans la classe supérieure les élèves qui auraient accumulé des lacunes ou des retards d’apprentissage, alors que les dispositifs supposément prévus en collège comme en lycée (AP, PPRE, tutorats, stages de remise à niveau…) pour pallier la difficulté scolaire font la preuve au quotidien de leur échec, par insuffisance, dévoiement ou inadaptation.

Gestion de flux

Les effets conjoints de la contrainte budgétaire et de l’augmentation des effectifs par classe continuent dans le même temps de dégrader les conditions d’enseignement en lycée. Comment voir alors dans cette mesure de suppression du redoublement autre chose que de la gestion de flux ? Que propose le ministère à la place ? Rien. Il laisse les enseignants démunis et complique encore le travail des professeurs principaux. Il laisse se renforcer la hiérarchie entre les voies du lycée, alors même qu’il prétend la combattre. Il abandonne les élèves à leurs difficultés et se défausse sur les familles, désormais décisionnaires. Le SNES-FSU fait des propositions (voir site) pour contrer les effets délétères d’une telle mesure et redonner la parole aux enseignants, CPE et CO-Psy qui en sont aujourd’hui privés.

Claire Guéville


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