Les données de notre enquête sur les admissions de bacheliers-ères ST2S pour les formations en instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) font apparaître une diminution importante de recrutement par rapport aux années précédentes.
Jusqu’à l’an dernier, sur les 30 000 jeunes recrutés en IFSI, 9000 étaient titulaires d’un bac ST2S. Sans mesures volontaristes de la part des Agences Régionales de Santé (ARS), qui gèrent l’affectation en IFSI, dans les jours à venir, il n’y aura qu’entre 4000 et 8000 bacheliers-ères ST2S admis-es cette année.
En fait les ARS ont traité les attendus des formations à partir d’algorithmes qui ne prennent pas en compte les parcours des candidats. Ainsi la promesse du ministère de l’enseignement supérieur de donner un « bonus » aux bacheliers ayant suivi une classe préparatoire n’a pas été tenue, de même, les parcours passant par le bac ST2S n’ont pas été valorisés. Certaines ARS ont même refusé de tenir compte de l’expertise du ministère de l’éducation nationale pour la définition des algorithmes, qui par ailleurs restent opaques.
Et donc pour la formation d’infirmiers-ères, le gouvernement a réussit à exclure tout une partie de jeunes qui sont particulièrement motivés pour des métiers en tension dans l’ensemble des structures de santé : hôpitaux, urgences, EHPAD… Des jeunes qui sont souvent de jeunes femmes de catégories non-favorisées. Difficile de n’y voir qu’une défaillance technique !
Les ministères et les ARS doivent ouvrir en IFSI le nombre de places nécessaires au recrutement de bacheliers ST2S à la même hauteur que lorsque l’admission était obtenue par concours. C’est une mesure de justice sociale et c’est aussi le moyen d’anticiper les besoins de formation d’infirmiers-ères pour les prochaines années.
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