La classe de Seconde:
Le rapport de M. Mathiot préconise un profond changement en physique-chimie au deuxième semestre de Seconde.
Au premier semestre, la physique-chimie apparait dans le tronc commun mais sous la rubrique « sciences ». Cela laisse planer d’affreux doutes sur la place réelle de ces enseignements au premier semestre de seconde (et leur volume horaire). Les enseignements d’exploration (MPS, SL….) disparaissent de l’enseignement optionnel.
Au deuxième semestre, la physique-chimie disparait du tronc commun mais apparait dans les majeures.
Les enseignements d’exploration (MPS, SL….) apparaissent dans les mineures obligatoire mais pas dans les mineures optionnelles.
Même s’il n’est nulle part fait mention d’un quelconque volume horaire disciplinaire, ce changement va sûrement induire une perte d’heures « professeur » au second semestre.
Les professeurs de physique-chimie vont-ils devoir faire les heures d’orientation dont M.Mathiot précise bien que ces heures peuvent être annualisées ?
Toute ressemblance avec feux les bacs C et D est-elle fortuite ?
En première et terminale la physique-chimie apparait dans deux majeures maths-PC et PC-SVT.
Mais M. Mathiot précise p 37 que les établissements pourront en proposer d’autres localement, ce qui risque de renforcer l’autonomie des établissements.
Dans l’architecture complexe des unités d’enseignement, on peut s’interroger sur le contenu des programmes qui seront proposés aux élèves dans ces majeures / mineures en physiques chimie.
Comment vont s’articuler les programmes entre majeures et mineures?
Dans le rapport il est mentionné que les élèves pourront prendre la mineure PC qu’ils aient ou non choisies la majeure PC.
Dans ces conditions il semble impossible de proposer le même programme dans la mineure ou tout du moins les mêmes attendus selon les majeures choisies.
Selon M. Mathiot, p36: « il nous paraît opportun de recommander que les élèves soient regroupés dans au moins deux catégories différentes de classes : d’un côté des classes pour ceux qui suivent des Majeures Scientifiques ; d’un autre côté des classes pour ceux qui ont choisi des Majeures non scientifiques ou dont la portée scientifique – entendu comme les sciences dites dures – n’est pas dominante… »
Accessoirement, on pourra noter l’absence de majuscule à “non scientifiques” qui en dit long sur l’état d’esprit du rédacteur.
Et pour les élèves ne choisissant pas les sciences ?
Par ailleurs M.Mathiot propose une nouvelle unité commune à tous les élèves qui s’intitulerait : culture et démarche scientifique.
L’objectif de cette unité est double selon M. Mathiot et permettrait :
-D’aborder des questions centrales pour nos sociétés (exemple : autour de l’environnement et du réchauffement climatique, de l’intelligence artificielle, de la santé)
-De proposer des méthodes (observer, expérimenter, lire des documents, comprendre des graphiques, etc.).
Les élèves qui suivent des majeures scientifiques sont familiers du second enjeu qui semble redondant pour eux.
Pour ceux qui n’auront pas choisi de majeure scientifique, ils passeront un an et demi sans plus entendre parler de sciences. Pourquoi cette coupure ? On se demande pourquoi cet enseignement en terminale et pas en première.
M. Mathiot évoque p 44 et p 23 une redéfinition du temps du rythme de travail avec des séquences de cours magistraux qui dureraient 45 minutes et pour certaines activités bien ciblées des volumes horaires annuels.
Visiblement M.Mathiot ne sait pas que les cours magistraux ont quasiment disparu des lycées. Les inspecteurs de PC précisent qu’il faut mettre le plus possible les élèves en activité, ce qui entre en contradiction avec des cours magistraux de 45minutes.
Cette organisation où se côtoieraient des cours de 45minutes, des cours de 55minutes et des cours de 1h30 est-elle possible ?
A nouveau apparaît l’annualisation du temps de travail.
A propos des ECE :
Dans ce rapport M. Mathiot mentionne très peu les activités expérimentales inhérentes à la physique-chimie qui appartiennent comme les SVT au domaine des sciences expérimentales.
« Les disciplines qui proposent une partie d’ECE (épreuves expérimentales) dans l’organisation du baccalauréat actuel doivent pouvoir préserver cette spécificité tout à fait pertinente sur le plan évaluatif. »
Cependant, il n’est nulle part fait mention de groupes à effectifs réduits pour permettre aux élèves les manipulations nécessaires en sciences expérimentales.
Comme il préconise l’utilisation des nouvelles technologies s’oriente-t-on vers une discipline où l’expérimentation serait remplacée par des simulations…..
Les séries technologiques sont à peine évoquées et l’on peut difficilement discerner ce qu’il adviendra des sciences-physiques et chimiques dans ce qui restera de ces «séries ».