Alors que le bilan prévu de la refondation de l’éducation prioritaire de 2014 n’a pas été dressé à ce jour, le ministère a annoncé une réforme en profondeur dont il a tracé une esquisse dans ses propos publics et sa lettre de mission, ouvrant à une réduction du champ de l’éducation prioritaire à court terme.
Il faut retenir de ces propositions que la carte des REP+, conçue de façon étriquée, sera maintenue et gérée au niveau national.

Vers la fin progressive des REP ?

En revanche, au prétexte que les services du ministère sont « épuisés » par les réformes actuelles et leur rythme (réformes des lycées…), les rapporteurs préconisent que la carte des REP soit à la charge des rectorats « au plus près des besoins des territoires », avec un cadre de référence national indicatif. La mission retient aussi le principe d’une allocation progressive des moyens qui gommerait les effets de seuil. Pour le SNES-FSU, l’expérience montre que les rectorats ne mènent de vraies politiques d’éducation prioritaire que si une forte impulsion est donnée par le ministère. Cette délégation, dans le cadre de budgets chaque année plus restreints, reviendra à délabelliser les REP à bas bruit en quelques années. Une prise en compte particulière des établissements ruraux à hauteur de leurs problématiques spécifiques est nécessaire. Mais elle ne doit pas se faire au prix de la dilution de l’éducation prioritaire au nom d’une politique de territorialisation. Ce serait un bien mauvais signe.
La question de l’indemnitaire est aussi ­brûlante. Non seulement, la mission est favorable à la prime REP+ « au mérite », mais elle préconise de remplacer la prime REP par des IMP, système plus flexible et gradué de rémunération. Autant dire que ces primes risquent d’être rapidement revues à la baisse. Seul point positif, les rapporteurs estiment que les AED et AESH devraient en bénéficier.


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