Qui pourrait imaginer au ministère que les professeurs de collège préparent leurs cours et leurs évaluations à l’avance ? Personne sans doute. Cela fait des mois que le ministère travaille dans l’urgence, en toute imprévoyance, et il faudrait que le terrain suive sans barguigner. Depuis que les demi-jauges sont mises en place, les professeurs s’interrogent sur leur durée possible, afin de prévoir au mieux leur progression.
Chef, oui chef !
Mardi 25 mai, de vagues rumeurs ont circulé sur la fin imminente de cette organisation, mais un certain nombre de collègues ont reçu dans la semaine un message de leur chef d’établissement prolongeant les demi-jauges jusqu’à fin juin. Qui croire ? Comment organiser son travail ? La crise sanitaire permet au ministère d’instaurer la pratique du « management agile », sans aucun respect pour ses personnels qui doivent s’adapter au quotidien aux changements de leur environnement. Ce qui est demandé aux TZR de courte durée est généralisé à tous les professeurs et personnels d’éducation.
Le 31 mai, du jour au lendemain, des professeurs ont donc retrouvé des classes entières, alors que les groupes les constituant pouvaient avoir jusqu’à cinq heures de décalage en raison des jours fériés. Ils n’auront eu que le week-end pour s’y préparer. Quelques chefs d’établissement, excédés par ces méthodes, ont pris la décision de reporter cette mesure d’une semaine afin que les professeurs puissent préparer leurs cours avec plus de sérénité et que les personnels de vie scolaire puissent réorganiser la demi-pension.
D’une rumeur l’autre
Après deux années d’apprentissage chaotiques et tronquées, le ministère refuse toujours d’aménager les épreuves du DNB, niant que les élèves en demi-jauge ou/et en distanciel ont pu prendre du retard ! Quant aux professeurs de Troisième, aucun n’est certain du temps qu’il leur reste pour travailler. Des articles de presse ont circulé, annonçant que les Troisièmes verraient leurs cours en présentiel se terminer le 21 juin pour les laisser réviser chez eux. Il s’agit vraisemblablement d’une septaine déguisée. Cette rumeur a été confirmée par une circulaire rectorale dans certaines académies, mais infirmée dans d’autres. On en déduit qu’une fois de plus la décision est reléguée à l’échelon local. À moins que la décision finale ne soit annoncée sur BFM, le 18 juin !
Certains chefs d’établissement décident seuls que les professeurs devront faire réviser leurs élèves de Troisième en visioconférence la semaine du 21 juin. Le SNES-FSU dénonce ces injonctions et rappelle que l’usage de la visioconférence doit rester exceptionnel et ne pas entraver la liberté pédagogique du professeur.
En plus des allégements de programmes pour la rentrée, il milite pour en obtenir dans les épreuves du DNB, de même que des conditions de correction améliorées et une juste rétribution des copies. Il mettra à disposition des collègues une trame pour intervenir dans les réunions de jurys.