
Deux jours de mobilisation
Le mouvement a été marqué par trois manifestations ou rassemblements organisés à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni le lundi tandis que le rectorat était bloqué par les grévistes le mardi 18 mars. Si l’appel à la grève a été inégalement suivi, les taux de grévistes sur l’île de Cayenne ont été significatifs dans le second degré où plusieurs collèges étaient fortement mobilisés, cela n’a pas été le cas dans les secteurs de Kourou et Saint-Laurent. Sur la base de ce rapport de force, l’intersyndicale, unie de bout en bout, a rencontré le Recteur à trois reprises, l’exécutif de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et l’Association des Maires de Guyane.
Des avancées significatives ont été obtenues
Le protocole de fin de grève signé avec le Rectorat valide dix points portants en particulier sur les Intervenants en langues Maternelles, la contextualisation des enseignements, la gestion des contractuels, la création d’un CROUS de plein exercice, l’élargissement de l’offre de formation universitaire, la gestion des « dossiers en souffrance », la rédaction d’une circulaire académique fixant des effectifs par classe cibles à atteindre dès la rentrée 2026, l’engagement de créer les postes non financés (vie scolaire, PsyEN, Assistante sociales, Infirmières) dans les 4 EPLE ouvrant à la rentrée 2025 ou encore l’engagement d’ouvrir les classes nécessaires dans les établissements où les effectifs réels dépasseraient les prévisions, ce qui constitue une garantie de respecter les seuils d’ouverture de classe malmenés ces dernières années.
De son côté, la CTG a annoncé la mise en chantier de 12 nouveaux EPLE dans les quatre ans, ce qui constitue une rupture nette avec la période précédente, y compris les accords de Guyane de 2017. Cet engagement inscrit dans la Programmation Pluriannuelle d’Investissement de la collectivité a été ratifiée jeudi dernier par un vote de son assemblée plénière. Au-delà la CTG a proposé à l’intersyndicale un travail conjoint pour préparer la future programmation 2028-2032.
Quant à l’Association des maires de Guyane, elle a indiqué partager le constat de l’intersyndicale sur la nécessité de rénover les écoles existantes et de construire des écoles, elles aussi à « taille humaine ». Elle a proposé l’organisation rapide d’une réunion regroupant les élus (maires, CTG, parlementaires) et l’intersyndicale. Le président de l’AMG a indiqué partager pleinement le constat et les analyses de l’intersyndicale et vouloir y apporter des réponses favorables, ce qui nécessitera, au regard des finances de certaines communes, l’accompagnement de l’Etat.
Consciente du rapport existant, l’intersyndicale a jugé unanimement nécessaire d’acter ces avancées à mettre au crédit de la mobilisation des collègues tout en étant pleinement consciente qu’il restait beaucoup à faire, tant en termes de constructions scolaires, particulièrement dans le premier degré, que de création de postes enseignants, vie scolaire, social ou infirmiers. C’est pourquoi elle a d’ores et déjà déposé une demande d’audience auprès du nouveau Recteur.