Points positifs :
– en cycle 3 comme en cycle 4, la formulation des « connaissances et compétences » est devenue nettement plus lisible ;
– au cycle 3, la référence explicite à l’EIST, très largement refusée par les collègues, a été supprimée, mais la formulation actuelle est encore très ambiguë ;
– sur les deux cycles, le contenu est dans l’ensemble moins anthropocentré ;
– si les « croisements entre disciplines » font référence aux EPI (ce qui reste inacceptable) et se déclinent en une liste à la Prévert – il ne manque que le raton laveur, un comble pour la discipline ! -, ceux-ci semblent cependant beaucoup plus riches et intéressants que feu les « thèmes de convergences » des anciens programmes. Il ne faut cependant pas se leurrer, au vu de l’extrême richesse (pour ne pas dire lourdeur) du programme, aborder ces thèmes en prenant le temps de la réflexion, de la recherche, de l’échange est une véritable gageure.

Points très problématiques :
– au cycle 3, le regroupement des trois disciplines PC, SVT et Techno est inacceptable tant les démarches Scientifiques et Technologiques sont différentes ;
– sur les deux cycles, l’absence de repères annuels est très inquiétante :

  • au cycle 3, dans les 2 thèmes particulièrement concernés par les SVT, ces repères sont quasiment inexistants, alors même que c’est la discipline scientifique expérimentale la plus enseignée à l’école primaire. Il est concrètement impossible de définir des progressions communes entre les nombreuses écoles de secteur, qui se répartissent d’ailleurs souvent sur plusieurs collèges, notamment en ville…
  • au cycle 4, les propositions de « repères de progressivité », sous forme d’un « codage morse », de 32 sous thèmes à aborder 2 à 3 fois dans la scolarité sur l’ensemble du cycle, sont totalement abracadabrants ;
  • entre la mobilité des élèves dans les classes chaque année, la mobilité des enseignants, le risque est grand que nombre d’élèves ne traitent pas certaines parties du programme au cours du cycle ;

– parallèlement, les contenus des programmes ont augmenté (apparition de la météorologie, de la dynamique des populations, de notions de biotechnologie…) et aucune précision n’est apportée quant au périmètre des notions à traiter ;
– les programmes des cycles 3 et 4 se superposent de façon importante, de même qu’avec les programmes de 2nde ;
– les références à des pratiques expérimentales concrètes sont extrêmement réduites, et en l’absence de toute référence à des groupes à effectifs réduits, dans le cadre de la réforme du collège, il semble évident que la mise en œuvre de manipulations concrètes disparaissent totalement des salles de Sciences.

Au final, les enseignants de SVT vont se trouver devant des programmes aux contours excessivement flous faisant planer le risque d’un traitement fragmentaire (quid de l’évaluation des Sciences au DNB ?), répétitif et ennuyeux, très inégalitaire sur le territoire, et laissant très peu de temps au développement de l’autonomie, des démarches scientifiques, de l’expérimentation, de l’esprit critique…


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