Les projets de programme pour la spécialité LLCE de Première (cf. PJ) ont un préambule commun aux 4 langues concernées : anglais, allemand, espagnol et italien. Choix discutable, par ailleurs, car pourquoi ne pas permettre cette spécialité dans d’autres langues, si ce n’est pour des raisons budgétaires ? Dans cette introduction commune, on peut lire les objectifs suivants : développer autant les compétences écrites qu’orales, donner le goût de la lecture, adopter une approche actionnelle et par projet. Cet enseignement serait destiné prioritairement aux futurs “spécialistes” (lien avec la fac et Parcoursup) mais aussi aux élèves désireux de “mobilité”. C’est pourquoi en fin de terminale, le niveau C1 est visé, notamment en réception. “Les contenus culturels et littéraires sont déclinés en cinq thématiques (deux pour la classe de première, trois pour la classe terminale), elles-mêmes subdivisées en axes d’étude selon les spécificités propres à chaque langue.” Par ailleurs, “Pour chacune des cinq thématiques, un descriptif pour chaque langue permet d’expliciter les contenus proposés à l’analyse et d’orienter la réflexion. À ce descriptif est associé un programme de lectures pour chacune des langues et chacun des niveaux du cycle terminal.” Comme pour le programme des LVER de l’enseignement commun, les aspects linguistiques sont affirmés avec force. Ainsi, pouvons-nous lire que “si la grammaire n’a de sens que par et pour la communication, elle est aussi objet d’étude”. Des attentes différentes selon les langues questionnent. Les programmes de LLCE sont déclinés en thématiques, différentes d’une langue à l’autre, à traiter non pas de manière consécutive dans le courant de l’année “mais de manière croisée pour développer une pensée analytique”, précise le programme d’italien. En anglais, deux œuvres littéraires intégrales (court roman, nouvelles ou pièce de théâtre) devront être lues et étudiées pendant l’année et obligatoirement choisies par les professeurs dans le programme limitatif, à raison d’une œuvre par thématique. En allemand, deux œuvres littéraires adaptées en contenu et longueur à des élèves de cycle terminal ont vocation à être lues de manière suivie chaque année dans leur intégralité. À ces deux œuvres littéraires s’ajoute l’étude d’une œuvre filmique. En espagnol, le programme limitatif fixe également l’étude obligatoire d’une œuvre complète (ou de larges extraits d’une œuvre) et d’un film. Ce programme est renouvelé tous les deux ans. En italien, en classe de Première est mise en place la lecture d’une œuvre complète. Nous avons synthétisé dans le tableau qui suit les thématiques et les axes par langue :
anglais allemand espagnol italien
Thématique 1 Imaginaires (axes : L’imagination créatrice et visionnaire, Imaginaires effrayants, Utopies et dystopies) Les imaginaires (axes : L’imaginaire populaire allemand, L’inquiétante étrangeté, L’imaginaire fantastique) Circulation des hommes et des idées (axes : Voyages et exils, Mémoire(s) : écrire l’histoire, écrire son histoire, Échanges et transmissions) Imaginaires (axes : Espaces imaginés, Re-présenter le réel, Le beau, une histoire d’imagination, Du passé imaginaire au futur imaginé)
Thématique 2 Rencontres (axes : L’amour et l’amitié, Relation entre l’individu et le groupe, La confrontation à la différence) Représentations et expressions de la mémoire (axes : Histoire(s) et territoires, Les « empires » : la construction de la mémoire, Erinnerungskultur – devoir de mémoire) Diversité du monde hispanophone (axes : Pluralité des espaces, pluralité des langues, Altérité et convivencia, Métissage et syncrétisme) Pouvoirs et contre-pouvoirs (axes : Incarnations du pouvoir, Pouvoirs symboliques, Les formes d’engagement de la société civile, Désobéissances et résistances)
Chose étrange : le dossier ou “carnet de culture”. En effet, le texte dit que “Débuté en classe de première et poursuivi en terminale, le dossier personnel n’a pas vocation à être objet d’évaluation. Il permet aux élèves un retour réflexif et autonome sur leur formation intellectuelle. Il contribue ainsi à préparer l’évaluation des compétences orales et écrites et aide l’élève à se projeter dans l’enseignement supérieur.” Or, qui peut encore croire à l’investissement des élèves sur un tel objet complexe s’il ne “sert à rien” ?

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