Cycle 3
Une méconnaissance de la finalité de la discipline et de son histoire fait qu’elle est assimilée sans discernement au pôle sciences où elle ne peut s’intégrer.
L’origine de cette erreur vient de l’importance qui est donnée à la “démarche d’investigation” que portent depuis vingt ans l’académie des sciences et les adeptes de “la main à la pâte”.
Cette démarche, en Sciences et en Technologie n’a ni la même place ni la même fonction. En Sciences, davantage démarche pédagogique, elle est source d’observation du vivant ou de principes physiques expérimentaux. En Technologie, démarche technique, intégrée à une recherche d’évolution ou d’amélioration d’un produit ou d’un processus, elle nécessite déjà une très haute connaissance technique bien souvent incompatible avec le premier degré. En effet, une démarche similaire dans les principes ne pourra intervenir que bien après, au niveau lycée ou supérieur, dans un cadre technique strict qui nécessite une connaissance approfondie des principes techniques de conception, de fabrication et de production de plusieurs champs technologiques.
Le “comment” appliqué à l’observation d’un système ou d’un objet existant, proposé au cycle 3 place donc la technologie en porte à faux en lui imposant la version d’observation scientifique de cette démarche. En technologie, lors de l’acte de conception de l’objet c’est d’abord le “pourquoi” qui doit prévaloir ; dans quel but, à quel besoin doit répondre l’objet qui va devenir produit utilisable ? Le “comment” n’apparaîtra qu’ensuite dans la recherche de solutions techniques, de leurs sélections et de leurs agencements permettant la réponse à ce besoin.
Au cycle 3, l’objet technique est envisagé dans les exemples donnés, au mieux comme déjà existant, au pire, comme outil au service des sciences.
Cycle 4
Une trop importante orientation STI Sciences et techniques industrielles
On note le maintien très fort de cette orientation vers les STI dès la présentation de la discipline. Les programmes, dans ce cadre contraint, n’offrent que trop peu d’ouvertures sur les enseignements d’Eco Gestion et de SES ou les enseignements non industriels de la voie professionnelle.
C’est pourtant sur ces deux axes qu’il nous semble important de repositionner la discipline pour qu’elle joue un réel rôle motivant dans la construction des vœux d’orientation.
Pour aller dans ce sens, la dimension service des productions, totalement oubliée ou volontairement écartée des activités disciplinaires, doit réapparaître.
Le deuxième axe proposé doit être réécrit
Un axe de découverte et de promotion des cultures technologiques associées aux principaux champs développés au lycée ; enseignement général, technologique et professionnel ; pour permettre à chaque élève de construire une orientation positive par la mise en activité et en situation de réalisation concrète de productions de biens ou de services associés aux champs de connaissances travaillés dans les trois voies des lycées.
Le troisième axe doit être modifié.
Un axe des sciences pratiques pour comprendre, imaginer, simuler, réaliser, concevoir, tester et maintenir des objets, des dispositifs organisationnels et systèmes techniques contemporains, en relation avec les sciences expérimentales dans des démarches technologiques, d’investigation technique et de résolution de problème. La démarche de projet technique étend la familiarisation au design et intègre des outils, procédés, à partir d’enjeux, besoins et problèmes identifiés, de cahiers des charges exprimés, de conditions et de contraintes connues.
Interdisciplinarité et EPI
Rien n’est mentionné dans les programmes sur l’interdisciplinarité et/ou les EPI. Jusqu’en 2005-2008 la technologie abordait l’interdisciplinarité en interne dans le cadre de la démarche de projet.