Les projets de programmes du collège devraient être présentés au Conseil supérieur de l’éducation des 7 et 8 octobre. Des délais inacceptables !
Pour le SNES-FSU, un tel calendrier est inacceptable : comment imaginer qu’un travail sérieux en lien avec les enseignants puisse être mené en seulement dix jours sur un document de 375 pages ?
Concertation tous azimuts
La façon dont se sont déroulées les commissions spécialisées école et collège cette semaine en est l’illustration : mépris pour les représentants des personnels entassés dans une salle trop petite, les documents sur les genoux puisqu’il n’y avait pas de tables disponibles ; renvoi par l’administration à des arbitrages ultérieurs au plus haut niveau sur les amendements qu’elle juge par ailleurs trop nombreux.
Si ces programmes sortent de la logique du socle de 2006 (double prescription socle/programmes), que le SNES-FSU avait dénoncée, ils posent problème car la plupart des disciplines manquent de repères annuels. Il faudra donc de nombreuses réunions locales pour répartir les contenus dans chaque cycle.
Ils sont censés ouvrir la voie à « plus de responsabilité professionnelle, individuelle et collective ».
Supprimer toute référence à la réforme
Or, pour le SNES-FSU, être enseignant-concepteur, ce n’est pas passer son temps à se mettre d’accord avec les autres enseignants sur les contenus à enseigner à tel ou tel niveau de classe. C’est échanger sur les différentes manières de faire réussir les élèves (diversification des pratiques, possibilités de travaux en groupe dans toutes les disciplines, formation continue digne de ce nom…), dans le cadre de programmes comprenant des repères annuels et nationaux forts.
Le SNES-FSU déposera des amendements à ces projets de programmes, visant notamment à supprimer toute référence à la réforme du collège rejetée par les personnels : horaire globalisé en sciences et technologie en classe de Sixième, choix de contenus dans le cadre des conseils de cycle et du conseil école-collège, interdisciplinarité présente au cycle 4 uniquement sous la forme d’EPI. Les réponses de la ministre à cette exigence de rupture seront déterminantes dans l’appréciation que le SNES-FSU exprimera au CSE.
Pour le SNES-FSU, il est inacceptable que le ministère envisage de mettre en place les programmes des quatre niveaux du collège en même temps dans toutes les disciplines à la rentrée 2016. Il appelle les personnels à le dire haut et fort, en particulier lors de la manifestation nationale du 10 octobre à Paris.
Sandrine Charrier