La consultation ministérielle de juin, peu relayée par les corps d’inspection, a été un échec en terme de participation (1) . Les questions posées invitaient peu à s’en saisir, de surcroît dans le contexte de la réforme du collège, très contestée.

Pour autant, la synthèse (2) dégage des éléments dont le CSP doit tenir compte dans sa réécriture des programmes. Ils devraient être soumis au CSE en octobre. Le manque de repères de progressivité est souligné par plus de 50 % des collègues de toutes les disciplines. Ils estiment majoritairement que les projets de programmes ne sont pas opérationnels et manquent de lisibilité. Au cycle 4, à peine un collègue sur cinq estime que le contenu du programme est en adéquation avec le volume horaire de la discipline.

Demandes de repères

Plus de 10 000 questions ouvertes ont été identifiées et ont fait l’objet d’un traitement automatisé : les EPI suscitent des réserves importantes, notamment parce qu’ils sont pris sur les horaires disciplinaires ; beaucoup de contributions demandent des repères ou des programmes annuels ; l’évaluation des élèves suscite de nombreuses interrogations et notamment pour le DNB ; le manque de moyens est souligné de manière récurrente ainsi que le manque de clarté des programmes.
Les corps d’inspection ont quant à eux produit leur propre analyse, à la demande du ministère, apportant des conclusions parfois sensiblement différentes de celles de la consultation des collègues.
Suite à la consultation, la ministre a envoyé une lettre de saisine au CSP lui demandant en particulier d’homogénéiser la structuration des programmes d’un cycle à l’autre, au sein d’un cycle, entre les disciplines et domaines d’enseignement ; d’harmoniser la terminologie ; de rendre plus explicite le contenu ; d’inscrire des entrées explicites dans les programmes concernant l’histoire des arts, l’EMI et l’enseignement laïque « des faits religieux », d’améliorer les repères de progressivité.
Quelles que soient les modifications qui seront apportées à ces projets, il reste inconcevable que les enseignants mettent en place l’ensemble des programmes sur les quatre années du collège en même temps à la rentrée 2016, comme le souhaite le ministère. Disons-le haut et fort dans cette période d’action !

Sandrine Charrier et Xavier Hill, contenus@snes.edu

(1) Un enseignant sur dix en collège y a participé mais 89 % des répondants enseignent en collège. Pour la consultation sur le socle commun, près d’un quart des enseignants du second degré avait répondu.
(2) http://eduscol.education.fr/consultations-2014-2015/ events/college


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