Nous nous sommes doté·es cette semaine à l’occasion de notre congrès de mandats forts : nous exigeons prioritairement l’abrogation de tous les textes liés à la réforme « Choc des savoirs » !

Nous repartons de la Rochelle pour retourner dans nos classes, dans nos salles des profs mais aussi sur le terrain, y affirmer haut et fort : non, nous ne trierons pas nos élèves !

Mais au-delà des effets dramatiques pour les élèves, le décret et la note de service sur les groupes de français et de mathématiques au collège parus en début de semaine vont avoir des conséquences directes sur nos métiers.

Nous le savons, ce sont bien toutes les disciplines et donc tous les collègues exerçant en collège qui vont être impacté·es et nous pensons tout particulièrement à nos collègues de technologie. Certaines des attaques que subit le collège aujourd’hui, les collègues en lycée les subissent déjà depuis la Réforme Blanquer, par exemple avec l’éclatement du groupe classe. Mais nous, professeur·es de mathématiques et professeur·es de lettres en collège, nous sommes en train de vivre très concrètement ce que le SNES-FSU qualifie très justement de point de bascule. Depuis lundi nous ressentons plus aigüe, plus concrète, la menace qui plane, dès la rentrée prochaine, de ne plus jamais exercer notre métier de la manière dont nous le concevons : on veut nous enlever notre liberté pédagogique et nous priver de la relation forte et continue avec nos classes sur laquelle s’appuie notre pédagogie !

Parce qu’être professeur·e de mathématiques ce n’est pas seulement apprendre à compter.

Être professeur·e de mathématiques ce n’est pas seulement apprendre à résoudre des problèmes ou à tracer des figures géométriques.

Être professeur·e de mathématiques, c’est aussi apprendre à raisonner, à modéliser, à représenter et à comprendre le monde. A exercer son avis critique

Le « choc des savoirs » nous dépossédera de ce supplément d’âme : ouvrir au plaisir de la découverte, donner à voir des pans de l’histoire de l’humanité, par delà le temps et les civilisations, distinguer la croyance et le savoir, la rationalité de l’émotion… Parce que c’est cela être professeur·e de mathématiques !

Pour nous, Être professeur·e de lettres, ce n’est pas seulement entrainer nos élèves à déchiffrer le plus vite possible et à faire moins de « fautes » d’orthographe à coups de dictées quotidiennes.

Être professeur de lettres, ce n’est pas seulement être professeur de langue.

Être professeur de lettres, c’est tellement plus que cela que lorsqu’on nous enlève la partie émancipatrice de notre métier, c’est une douleur profonde que nous ressentons tous et toutes.

Le « choc des savoirs » nous dépossédera de ce supplément d’âme : développer la pensée, ouvrir au monde et à son humanité au travers de textes littéraires exigeants, faire échanger les élèves quels que soient leur niveau, leurs origines, leurs difficultés… Parce que c’est cela être professeur·e de français !

Aujourd’hui c’est nous professeur·es de lettres et de mathématiques en collège qui sommes concernés, mais les textes réglementaires qui viennent d’être publiés sont révélateurs des objectifs du gouvernement pour nos métiers, et vont dans le même sens que les projets pour la formation initiale : faire de nous des exécutant·es et des répétiteur·trices.

C’est par la mobilisation de l’ensemble de la profession par un plan d’action construit dans la durée que nous devons lutter ensemble pour la défense de notre système éducatif et de nos métiers.


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