Un nouvel acronyme fait son entrée dans le lexique de l’Éducation nationale déjà très riche en la matière : le PRE pour “professeur référent”. Une panoplie de textes réglementaires devrait bientôt paraître pour définir la nouvelle mission de professeur référent et sa rémunération. Dans ce cadre, la circulaire de 2018 sur les missions des professeurs principaux doit aussi être modifiée.
Fausse solution
Il s’agit, selon le ministère, de prendre acte des expériences menées un peu partout dans le désordre, pour répondre à l’urgence pédagogique créée par le lycée « à la carte » et la disparition de la classe pour la majorité des heures de cours de la voie générale. Les regroupements d’élèves issus de trois classes ou plus, explosent : + 171 % en Première générale à la rentrée 2019 ! Chiffre qui ne s’explique que par la multiplication des groupes « composites » de spécialités. Élèves comme enseignants n’ont plus de repères. Mais comment l’attribution d’un PRE à chaque élève pourrait-il donc compenser la disparition du collectif de travail, pour les enseignants comme pour les élèves ?
Une usine à gaz
Selon l’hypothèse privilégiée, le PRE aurait en charge des élèves issus d’un groupe de spécialité sur une année scolaire, et pour mission de participer à l’élaboration du projet d’orientation tout en rendant compte des résultats de chacun dans le conseil de classe correspondant. Chaque lycée est libre de choisir l’organisation qu’il souhaite, en conservant simultanément, ou pas, la mission de professeur principal. Le nombre d’élèves par PRE comme la rémunération serait variable en fonction de choix locaux, en jouant sur la part modulable de l’ISOE. On voit mal ce que le suivi pédagogique pourrait ainsi gagner à l’inflation des interlocuteurs. Par contre, on peut déjà s’inquiéter du degré accru de bureaucratisation des procédures, de l’indemnisation à géométrie variable, de l’augmentation de la charge de travail et de l’invisibilisation des Psy-ÉN.