Le jeudi 7 juillet 2016, Frédéric Guin, Secrétaire général du ministère accompagné de membres de la DRH et de la DGESCO, a reçu la délégation du SNES-FSU représentée par Frédérique Rolet, Secrétaire générale, Xavier Marand, Secrétaire général-adjoint, Valérie Héraut et Olivier Raluy, Secrétaires de catégorie CPE, Clarisse Macé, membre du secteur CPE.

Le SNES-FSU reprécise les thèmes à l’origine de sa demande d’audience : état des lieux des emplois de CPE, évaluation des besoins en création de postes, moyens de remplacement, temps de travail, concours externe et questions diverses.

Reprise des créations de postes de CPE très probable au budget 2017

Sensible à la reconnaissance de la catégorie qui fait suite aux nombreuses interventions du SNES (mesures catégorielles récentes concernant l’augmentation du ratio d’accès à la hors classe et de l’indemnité forfaitaire) et à l’ambition éducative affichée par la nouvelle circulaire de missions du 10 août 2015, le SNES dénonce une nouvelle fois l’absence de création de postes de CPE au budget 2016. Alors que les thématiques éducatives sont fort justement valorisées (climat scolaire, parcours citoyen, EMC, relance de l’acte 2 de la vie lycéenne, CVC…), les besoins restent importants (non remplacement des départs à la retraite de plusieurs centaines de CPE entre 2006 et 2012). Des difficultés importantes sont observées dans les établissements : collèges sans CPE ou à plus de 600 élèves avec un seul poste, suppressions de postes en lycées avec internat. Ces difficultés se traduisent par une surcharge de travail et une pénibilité pour les CPE alors que le périmètre de la vie scolaire ne cesse d’augmenter. Dans un contexte de hausse démographique, la nouvelle organisation du temps scolaire en collège et l’incitation à participer à des dispositifs pédagogiques et éducatifs va accentuer le phénomène.
Pour F. Guin, l’engagement du gouvernement depuis 2012 en création de postes est bien réel et traduit une reconnaissance des besoins et une volonté de faire en sorte que les CPE soient aussi concernés. Pour 2016, la priorité s’est portée sur l’accompagnement de la montée dans l’éducation prioritaire. Les moyens en éducation sont attribués aux académies en fonction de critères tels que la taille et la spécificité des établissements (internats, collèges REP +,…), le ministère ne souhaite pas aller au delà en définissant des normes de dotation et laisse aux académies le choix de l’utilisation de l’enveloppe.

Pour le SNES, au delà des trois vagues de création de postes (100 en 2012, 159 en 2014, 142 en 2015) présentées par le Ministère, l’effort n’a pas été à la hauteur des besoins. Ces créations n’ont pas toutes donné lieu à des implantations de postes, les administrations rectorales opposant l’existence de surnombres (surconsommation par rapport au plafond d’emplois défini). Le SNES indique que la notion de surnombre est une notion budgétaire qui ne dit rien sur la réalité des besoins. L’exemple de la non prise en compte des élèves du post-bac, notamment les BTS, dans le calcul des moyens ministériels montre l’écart entre les besoins et l’évaluation de ceux-ci. Pour le ministère, la priorité donnée à l’éducation prioritaire est prévalente.
Sur la question des moyens en remplacement, le Ministère précise ne pas faire de distinction entre moyens professeurs et CPE en ce domaine, laissant la différentiation à l’appréciation des académies. Pour le SNES, il y a là un problème budgétaire car les CPE, contrairement aux enseignants, relèvent du programme « vie de l’élève ». Le potentiel de remplacement est donc pris sur l’enveloppe CPE et le vivier de TZR est partout insuffisant. Beaucoup sont affectés à l’année dès la rentrée et le recourt en nombre à des contractuels se fait dès septembre. Le manque de titulaires est criant.

F. Guin annonce que compte tenu des arbitrages en cours, il y a une forte probabilité de créations de postes de CPE pour la rentrée 2017.

Nouvelle circulaire de missions, encore un effort mesdames et messieurs les chefs d’établissement

La nouvelle circulaire de missions devrait permettre une meilleure reconnaissance du métier dans toutes ses dimensions et sa partie 4, sur les obligations de service, doit constituer une avancée dans la reconnaissance du cycle de travail de 35 heures hebdomadaires. Certains chefs d’établissement et IPR-IA EVS en font une lecture restrictive en confondant « organisation des missions » et « accomplissements des missions » ainsi « les 4 heures laissées pour l’organisation des missions » sont bien « sous la responsabilité » des CPE, ils n’ont pas à en rendre compte, c’est leur autonomie professionnelle. La question de la formation des chefs d’établissement sur le métier de CPE est posée tant les malentendus sur tous ces points demeurent. Pour le SNES, le néo management qui sévit dans l’Éducation Nationale installe peu à peu un véritable divorce entre les chefs d’établissement et les équipes.
F. Guin écoute avec attention mais ne répond pas sur le fond.

Concours et formation initiale, à remettre à l’heure des nouveaux textes

Le SNES rappelle la nécessité de remettre à plat les épreuves et les attendus du concours externe au regard de la nouvelle circulaire et du référentiel de compétences professionnelles. L’incidence du concours sur les contenus de formation implique une révision urgente. Il demande pour cela un groupe de travail. La dimension éducative du métier est souvent minorée, les épreuves du concours externe restent pour une part trop professionnelles. La demande d’expertise qui est faite aux candidats va bien au-delà des deux séquences de quinze jours de stage proposées lors du Master 1. La note de synthèse , épreuve n°2 du concours externe de la session 2016 en est encore une parfaite illustration. Le SNES réitère sa demande de création d’une liste complémentaire aux concours externe et interne et fait remarquer l’attractivité du concours.

Pass éducation, ça ne passe toujours pas !

Le SNES exprime à nouveau son incompréhension face à l’exclusion des CPE du dispositif qui perdure malgré la confirmation par le chef de cabinet de la ministre que le problème est en cours de résolution. L’optimisme du secrétaire général est confirmé, la ministre en déplacement au Festival d’Avignon le 8 juillet a annoncé l’extension du Pass éducation à tous les membres des équipes éducatives des écoles et des établissements au 1er janvier 2017. On peut regretter qu’il faille attendre cette date.

Service civique, au risque de la substitution

Le Ministère de l’Éducation Nationale envisage de recruter 10 000 services civiques à la rentrée 2016-2017. Le SNES se fait l’écho de dérives et rappelle que les volontaires en service civique doivent intervenir en complément de l’action des agents sans s’y substituer. Or ce risque est réel tant les missions décrites dans les annonces mises en ligne recoupent celles des CPE, enseignants-documentalistes, conseillers d’orientation-psychologues, AED.
Le Ministère précise l’importance qu’il accorde à ce dispositif et précise qu’il n’est pas dans sa volonté d’en faire un moyen de substitution aux missions des personnels.
Le SNES précise qu’il restera vigilant sur l’évolution du dispositif et veillera à ce que les établissements n’utilisent pas le service civique pour répondre à l’insuffisance des moyens notamment dans les vies scolaires par le recrutement de jeunes précaires.

Une audience qui a permis au SNES de réaffirmer l’urgence d’une politique ambitieuse de création de postes ainsi que la nécessité d’un accompagnement institutionnel de la circulaire de missions. Trop d’interprétations fantaisistes subsistent sur le temps de travail et le contenu des missions des CPE. Si le métier de CPE a accompagné depuis plus de trente ans la massification du système éducatif français, une étape nouvelle dans un projet démocratique implique la consolidation de son identité professionnelle et des moyens en vie scolaire. C’est le sens du message adressé par le SNES au Ministère.


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