Une note de la DEPP vient d’être publiée pour faire un premier bilan des prépa-Secondes. Sans surprise, et conformément aux inquiétudes énoncées par le SNES-FSU, le dispositif est un échec à la fois dans sa mise en place (ces classes sont loin de faire le plein) mais aussi dans la ségrégation sociale et genrée qu’elles mettent en place.
Les prépa-Secondes : le concept du « DNB couperet »
Parmi les mesures de la réforme du « Choc des savoirs », la mise en place de « prépa-Secondes » était l’une des plus préoccupantes. Elle visait à ce que les élèves n’ayant pas obtenu le DNB entrent dans une classe sas, la prépa-Seconde, avant de pouvoir accéder ou non au lycée (général, technologique ou professionnel). Cette classe sans programme et avec 20 heures seulement d’enseignements disciplinaires a tout d’une classe de relégation.
À la rentrée 2024, une prépa-Seconde a été implantée, à titre préfiguratif, dans chaque département (ou presque) avec un recrutement fondé sur le volontariat des élèves. La ministre a d’ores-et-déjà annoncé la mise en extinction de ce dispositif à la fin de l’année 2025-2026.
Un choix des lycées qui en dit long
100 lycées ont été sélectionnés pour mettre en place ces classes. Il s’agit à presque 60 % de lycées polyvalents (puis 35 % de lycées GT et 5 % de lycées pro). Les lycées sélectionnés sont globalement de grands établissements (avec environ 250 élèves de plus que la moyenne nationale) mais aussi des établissements qui combinent les dispositifs d’inclusion scolaire qu’il s’agisse des ULIS ou des UPE2A (deux fois plus nombreuses). Le privé pourtant largement doté en argent public, n’accueille que 1 % des prépa-Secondes tout en scolarisant 20 % des élèves.
Les classes de prépa-Seconde ont été créées dans des établissements socialement bien plus défavorisées que la moyenne (avec 7 points d’IPS de moins que la moyenne nationale).
Avec un IPS moyen de 86 alors que la moyenne nationale en lycée est de 103, les élèves en classe de prépa-Seconde sont bien plus socialement défavorisé·es que les autres lycéen·nes. Il s’agit donc bien d’une classe de relégation sociale. De par cette concentration, elle prépare davantage à un enseignement limité aux savoirs fondamentaux visant à une entrée précoce dans la vie professionnelle.
Sans surprise, les élèves des classes de prépa-Seconde sont également plus souvent des élèves qui ont connu un redoublement (7 points de plus) et des garçons (4 points de plus).
L’avis du SNES-FSU
Toutes les prévisions du SNES-FSU sont validées par cette étude. Les textes réglementaires mettant à jour l’organisation de la prépa-Seconde pour la rentrée 2025 ont été rejetés pratiquement unanimement au Conseil supérieur de l’Éducation. Ils ont cependant été publiés le 26 mars 2025. Le SNES-FSU appelle les professeur·es à ne pas orienter les élèves de troisième vers ce dispositif.