Ministère de l'éducation nationale Rue de Grenelle

Avertissement : ce compte-rendu a été rédigé avant la publication de l’entretien de rentrée d’Emmanuel Macron dans lequel il fait plusieurs annonces concernant l’Éducation nationale, faisant même de ce secteur son “domaine réservé”. Le SNES-FSU décline toute responsabilité dans les contradictions éventuelles ou confusions entre les informations données ci-dessous issues de cette première audience avec Gabriel Attal et les déclarations du jour, ou à venir, du président de la République, autoproclamé “super ministre de l’Éducation nationale”

Le SNES, avec la FSU, a été reçu en audience par Gabriel Attal le lundi 21 août. Ce premier échange a été l’occasion de porter à la connaissance du ministre l’état d’esprit des personnels, mais aussi nos exigences à court et moyen terme.

Salaires

Le SNES, avec la FSU, a rappelé la tromperie présidentielle en la matière. Emmanuel Macron avait promis une augmentation de 10% sans contreparties pour tous les professeurs en janvier 2023. Ce sera finalement septembre et selon les documents du ministère, les mesures socle (sans contreparties) représentent une augmentation de 5,5% en moyenne ! (les détails ici : 10% pour toutes et tous, promesse non tenue !).
Interrogé pour savoir s’il serait le ministre qui tient la promesse d’Emmanuel Macron ou celui qui la renie, Gabriel Attal a tenté de nous vendre une augmentation de 10% en intégrant le dégel du point d’indice de l’été, avant de reconnaître qu’il faudrait sans doute refaire les calculs…

Aucun engagement n’a été pris sur la réouverture de la question des salaires pour l’ensemble des personnels. Alors que la crise de recrutement persiste (concours 2023, la crise, toujours la crise !), que les démissions s’accumulent, le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat de ces dernières années et une revalorisation sans contreparties sont indispensables !

Pacte

Le SNES, avec la FSU, a rappelé son opposition au Pacte, pointant l’arnaque que constitue ce dispositif qui est aussi un danger pour nos statuts et nos métiers. Le ministre défend le Pacte comme un outil intéressant et dit qu’il faudrait se donner quelques semaines pour faire le bilan, que le bouche à oreille pourrait faire son effet, qu’il “ne partait pas du principe que ça ne marcherait pas”.

Le SNES-FSU a rappelé la tromperie présidentielle (encore une !) sur les remplacements de courte durée. Le président de la République avait promis un remplacement systématique des professeurs absents. Au final, cela ne sera pas nécessairement du poste pour poste (le professeur de français absent ne sera pas forcément remplacé par le professeur de mathématiques, donc l’heure de français sera toujours perdue) et cela pourrait même être des AED qui superviseront des “séquences numériques pédagogiques”. Autrement dit, en 2023, Gabriel Attal réinvente la permanence !


Baccalauréat

A son arrivée rue de Grenelle, le ministre de l’Éducation s’est engagé, sur commande présidentielle, à tirer les leçons du troisième trimestre qui a rimé avec grande vide dans les classes après les épreuves de spécialités qui se sont tenues en mars. Après avoir transmis ses analyses cet été, lors cette rencontre, le SNES-FSU a rappelé son exigence absolue de report des épreuves en juin dans l’intérêt des professeurs et des élèves et comme le demande l’ensemble de la communauté éducative.

Le ministre nous a indiqué que plusieurs hypothèses étaient actuellement en discussion parmi lesquelles les deux suivantes (à prendre donc au conditionnel) : le report des épreuves de spécialités en juin ou le maintien en mars en renforçant l’attractivité du Grand oral, afin d’inciter les élèves à venir jusqu’à la fin de l’année. La carotte trouvée serait d’affecter des crédits ECTS au Grand Oral, ce qui en ferait la première note du supérieur. Ce bricolage (qui pourrait même être une redoutable usine à gaz pour le supérieur) semble surtout pensé pour les élèves les plus au fait du système éducatif qui sauront se projeter très vite, dès leur année de terminale, sur leur année dans l’enseignement supérieur, tandis que les plus fragiles resteront pressurisés par un calendrier trop serré des épreuves et que les professeurs resteront pris dans cette course infernale aux programmes vers mars ! Et alors que les compteurs devraient être remis à zéro à l’entrée dans le supérieur, certains élèves se trouveraient de fait, lestés par le poids du Grand oral, vestige de leur passage dans l’enseignement secondaire.
Le ministre devrait faire ses annonces lundi 28 août matin, à l’occasion de sa conférence de presse de rentrée (sauf si le président de la République lui grille la politesse dans un média).


Par ailleurs, le ministre a indiqué que la diminution du nombre de textes pour l’oral de l’EAF (comme le demande le SNES-FSU) pouvait être envisageable. A suivre !

Éducation prioritaire

Le précédent ministre s’était engagé sur une refonte de la carte de l’Education prioritaire pour la rentrée 2024. Gabriel Attal s’est dit peu convaincu par ce calendrier alors que la carte des QPV (quartiers prioritaires politique de la ville) devrait être revue en 2025 et qu’il serait, selon lui, plus judicieux de travailler les deux en même temps. Le SNES et la FSU ont rappelé que certains établissements, voire même certains territoires entiers, souffraient de cette absence de classement en Éducation prioritaire.

AESH

Le ministre a dit son intention de poursuivre ce qui a été engagé pour les AESH sur la question des salaires mais sous le prisme du temps de travail, en estimant que leur situation avait déjà beaucoup progressé sous le précédent quinquennat…. Un rappel s’impose !

Le travail engagé sur le lutte contre le harcèlement devrait se poursuivre (groupe de travail sur le programme Phare par exemple). En revanche, aucune réponse probante n’a été apportée sur la question de l’égalité professionnelle.

De manière générale, la FSU a démontré que le discours sur l’ordre et les fondamentaux ne correspondait pas aux besoins immédiats et urgents du service public d’Éducation. Ce dernier a besoin de moyens, qui ont pourtant été supprimés, en particulier dans le second degré, depuis 2017, dégradant notoirement les conditions de travail en collège et en lycée.

Le SNES-FSU a demandé une audience spécifique sur les questions second degré, qui sera notamment l’occasion d’aborder la question du collège, particulièrement malmené par les mesures imposées à cette rentrée par le président de la République. D’autres questions sur le lycée, les carrières des personnels, la situation des CPE, des PsyEN et des AED, la transition écologique seront aussi abordées.

En définitive, le SNES et la FSU ont mis en garde le ministre sur la défiance grandissante envers l’institution. Elle s’est nourrie des promesses non tenues, mais aussi des engagements irréalistes (comme le remplacement systématique) dont les personnels savent très bien le caractère irréalisable mais savent aussi qu’ils seront ceux qui seront tenus pour responsables par l’opinion publique.

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