Budget, réformes, où en est-on ?
A ce jour, aucun nouveau gouvernement n’a été nommé. Si le budget 2025 n’a pas été adopté, une “loi spéciale” a été votée. En l’absence de budget, elle permet de prélever l’impôt, d’emprunter pour financer l’État et la Sécurité Sociale. Cet outil permet donc donc de garantir le fonctionnement des services publics mais aussi la le paiement du traitement des fonctionnaires et de la pension des retraité·es.
L’absence de budget 2025 fait aussi tomber les mesures que nous avons combattues :
– les 3 jours de carence pour les fonctionnaires. À ce stade, nous en restons à un jour de carence, ce qui est déjà trop, puisque pour le SNES et la FSU, c’est “ni 1, ni 2, ni 3 mais 0 jour de carence !”
– la suppression de 4 000 postes d’enseignant·es pour la rentrée 2025. À ce jour, le CSA ministériel qui devait étudier la répartition des moyens entre les académies pour la rentrée 2025 (première étape avec l’arrivée des DGH dans les collèges et lycées) ne s’est finalement pas tenu le 18 décembre. Il est reporté à une date à définir.
D’autres mesures sont en suspens :
– le CSE consacré au programme d’EVARS ne s’est pas tenu et le programme n’a donc pas pu être publié par une ministre démissionnaire. Le SNES dénonce les offensives de l’extrême droite et des réactionnaires contre un programme qui porte une double dimension éducative et citoyenne.
– “Choc des savoirs” : après l’annulation des textes par le Conseil d’État, le ministère a voulu avancer vite, au mépris de la démocratie sociale. Un boycott unanime de la CSL a permis de mettre un coup d’arrêt à ce nouveau passage en force ministériel. Le CSE ne s’est pas tenu en raison du contexte politique. Il faut attendre un nouveau gouvernement pour trancher. L’annulation de l’arrêté 2024 ne prendra effet que le 6 juillet. Sous réserve de l’adoption d’autres textes entre temps, à la rentrée 2025, c’est l’organisation de la rentrée 2023 qui sera règlementaire : plus de groupes ni de « soutien jusqu’à deux heures », mais le retour de l’heure de « soutien/approfondissement » en Sixième et le rétablissement de l’accompagnement personnalisé.
Continuer la mobilisation
Dans cette période d’incertitudes politiques, le mouvement social a gardé le cap. D’abord le 3 décembre : la journée de mobilisation des retraité·es a été un succès pour rappeler qu’ils et elles ne sont pas des nanti·es et revendiquent le droit de vivre dignement. Puis les 5 et 12 décembre, les fonctionnaires, dont beaucoup de personnels de l’Éducation nationale, ont exigé respect et revalorisation de leurs rémunérations et de leurs métiers, dans la continuité d’une campagne qui a montré que d’autres choix budgétaires étaient possibles. Les personnels de l’Éducation nationale ont répondu avec force aux appels à la mobilisation, exigeant le respect mais disant aussi leur fierté d’être fonctionnaires, d’être au service de l’intérêt général, ce concept qui semble si étranger aux macronistes. Le mépris, ça suffit ! Et pas uniquement dans les paroles, dans les actes également.
Nos exigences
Le SNES-FSU fait connaitre ses revendications et prépare la suite des mobilisations si un nouveau gouvernement n’y répondait pas.
– obtenir une revalorisation sans contreparties des personnels, une véritable amélioration des déroulements de carrière, y compris les fins de carrière pour lutter contre la dégradation des montants des pensions résultant des différentes réformes des retraites ; voir le dossier de l’US Mag “Salaires, pensions : à sec !”
– conforter l’École publique, y compris en écartant définitivement le Choc des Savoirs en collège et en remettant à plat la réforme des lycées ;
– améliorer nos conditions de travail, à l’occasion de la baisse des effectifs qui se profile à l’horizon, en préservant et développant les emplois publics dans notre ministère.
– défendre et renforcer le statut que les gouvernements successifs ont, depuis 2017, cherché à le fragiliser, à travers la Loi de Transformation de la Fonction publique, le Pacte et le recours accru à la contractualisation ;
– donner accès au statut, par la création d’un corps pour les AESH (le SNES-FSU, avec l’intersyndicale, appelle à la grève le 16 janvier) et par un plan de titularisation pour les actuels contractuels.
– retrouver une protection sociale de haut niveau, sans jour de carence et sans salaire amputé par la maladie ;
Dans cette année hors normes, c’est ce qu’aura été la boussole du SNES et de la FSU : les luttes pour nos salaires, nos métiers, l’École publique et la Fonction publique, pour d’autres choix sociaux, environnementaux et économiques. Quels que soient le brouhaha politique et les désordres du monde, c’est qui continuera de guider notre action syndicale en 2025 !