PARCOURSUP : VENT DE PANIQUE SUR LES RECTORATS
À quelques jours des résultats tant attendus de Parcoursup, les rectorats s’affairent, chacun à sa manière, pour parer aux interrogations légitimes des élèves sans solution. Certains, comme celui de Versailles, arment les établissements et les Psy-ÉN en éléments de langage.
Des élèves sans propositions d’affectation, il y en aura. Que faire ? Que dire ? Le rectorat de Versailles a des solutions : « faire des choix plus réalistes », se tourner vers l’apprentissage encore et encore et, pour tout le monde, attendre la phase complémentaire entre le 22 mai et le 26 juin, c’est-à-dire au moment des épreuves du bac… des conditions psychologiques idéales pour les élèves ! Le discours est rodé et tient en quelques vignettes dans le diaporama envoyé par le rectorat aux établissements : répondre avec simplicité et naturel à des questions pourtant cruciales concernant l’avenir des lycéens. Cynisme ou provocation, ce document rappelle pourtant la loi du 8 mars 2017, qui garantit le droit pour tout bachelier d’accéder à l’enseignement supérieur. Cynisme ou provocation encore, lorsqu’on évoque le calendrier : il s’agit pour les chefs d’établissement de banaliser des demi-journées pour mobiliser les professeurs et Psy-ÉN afin qu’ils rassurent les élèves et les familles. Le 23 ou le 22, pourquoi pas ? Ce n’est après tout qu’une journée de grève de la Fonction publique qui doit mobiliser le plus grand nombre, professeurs et Psy-ÉN inclus ! Il y aura donc les bons sujets qui assisteront aux réunions où l’on prêche la juste parole rectorale et les autres. La parole est libérée, décomplexée.
ParcourSupercherie
Ce jour-là, il s’agit de bien « communiquer » auprès des candidats déçus : le rectorat ne laisse rien au hasard et va même jusqu’à fournir, dans le diaporama, des réponses toutes faites intitulées « éléments de langage » (sic). On dicte aux personnels (qui, décidément, ne sauraient pas s’exprimer !) les mots qu’ils doivent employer pour faire patienter les candidats : « Il faut laisser aux autres candidats le temps de se déterminer, il faut un peu de patience, tout n’est pas joué le 22 mai. Beaucoup de choses vont évoluer dans les 10-15 jours qui suivent ». Jusqu’ici tout va bien… l’important n’est pas la chute mais l’atterrissage, qui sera brutal, en dépit des tentatives désespérées du rectorat. Une génération de lycéens est donc sacrifiée sur l’autel de l’incompétence et de la précipitation gouvernementale.
Sophie Vénétitay
« Faire patienter les candidats. Il faut laisser aux autres candidats le temps de se déterminer, il faut un peu de patience, tout n’est pas joué le 22 mai. Beaucoup de choses vont évoluer dans les 10-15 jours qui suivent. »
Académie de Versailles, extrait du diaporama envoyé aux établissements : Parcoursup – Répondre aux candidats et à leurs familles après le 22 mai