Alors que les lycéens sont entrés dans la phase d’attente de communication des résultats, les universités se mobilisent contre le tri des dossiers.

Les 880 000 lycéens et étudiants en réorientation inscrits ont émis plus de 7 millions de vœux d’affectation dans le supérieur sur la plateforme Parcoursup.

Alors qu’APB permettait aux filières universitaires de n’étudier qu’un nombre limité de dossiers, ceux des candidats qui les avaient classés en premier vœu, Parcoursup, excluant la hiérarchie des vœux, ne leur offre plus cette possibilité.

Le ministère de l’Enseignement supérieur a fourni un algorithme, dont le paramétrage se fait localement, et dont à ce jour il n’est pas envisagé d’expliquer le fonctionnement : il serait couvert par le « secret du jury ». On est loin de la volonté de transparence affichée par la ministre Vidal au fil de ses discours.

Un article de Marianne du 9 avril montre bien que « l’outil de décision » proposé par le ministère offre tous les paramétrages qui risquent de conduire à un tri social et amplifié par des algorithmes locaux qui prendraient en compte, ou non, la lettre de motivation et le coefficientage de la « fiche avenir ».

La question de la sélection dans les filières universitaires fait débat et divise les équipes dans le supérieur depuis des mois, certains y espérant la possibilité de « remonter le niveau » de leurs formations. La mobilisation monte cependant ces dernières semaines : refus de participer aux opérations de classement, qui n’entrent pas dans les obligations de service des personnels, classement ex aequo de toutes les demandes… 400 enseignants ont signé une tribune : « Une sélection absurde ». Ils dénoncent notamment l’hypocrisie d’un gouvernement qui cherche à résoudre l’entrée dans le supérieur de la génération nombreuse de l’an 2000 par la sélection plutôt que de créer des places et des postes. Ils rappellent aussi que l’Université est un formidable révélateur de talents, et qu’il ne faut pas se priver de jeunes au motif qu’ils auraient eu des résultats médiocres en lycée.

Éducation sacrifiée

La ministre de l’Enseignement supérieur lance dans les prochaines semaines une « concertation sociale » sur la licence. Sa feuille de route serait notamment une individualisation et une professionnalisation précoce des parcours, une baisse du nombre d’heures de formation.

Le SNES-FSU, avec l’interfédérale de l’éducation (FSU, CGT, FO, Solidaires, UNEF, organisations lycéennes et associations), continue de demander une autre politique pour la formation des jeunes, de la maternelle au supérieur : l’éducation n’est pas une charge, c’est un investissement pour l’avenir. Faire des économies sur le dos des élèves est un choix mortifère pour l’avenir, se mobiliser est plus que jamais nécessaire.

Valérie Sipahimalani


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