Ce devait être la grande séquence apaisement. Le 22 mars, Emmanuel Macron sort de sa hautaine réserve au JT de 13 heures. Alignant encore une fois les mensonges et provocations, il confirme qu’il excelle dans l’art d’attiser les braises du feu incandescent de la contestation sociale. Puis, comme s’il voulait vite tourner la page des retraites, l’École, la santé et l’écologie sont citées comme les trois chantiers à venir. Et d’une phrase, il annonce la mise en place du Pacte, pourtant dénoncé par toutes les organisations syndicales qui ont claqué la porte des discussions le 6 mars. Au rayon apaisement, on a vu mieux.

Mensonges

« Je veux qu’à la rentrée prochaine, on puisse remplacer du jour au lendemain les professeurs dans les classes. »

Emmanuel Macron, 22 mars 2023 dans le 13h de TF1

Les remplacements immédiats et de courte durée étant le cœur du Pacte, Emmanuel Macron confirme ainsi sa volonté de l’imposer dès la rentrée. Quelques jours après, Elisabeth Borne et Pap Ndiaye lui emboîtent le pas, fustigeant les 15 millions d’heures« perdues » du fait d’absences de courte durée non remplacées. La Cour des comptes estime quant à elle à 2,5 millions de journées pour l’année 2018/2019 les absences de courte durée, dont 500 000 sont remplacées. On est loin de l’épouvantail agité par l’exécutif. Mais ce chiffre n’est pas sorti par hasard. La stratégie gouvernementale est claire : dramatiser la situation sur la base de chiffres délibérément erronés, pointer les enseignant-es, et demander à ces mêmes personnels de résoudre une situation, le manque de remplaçant-es, dont ils ne sont pourtant aucunement responsables. Quel cynisme ! Les remplacements de courte durée, ainsi que Devoirs faits au collège, seront les missions incontournables du Pacte : tout collègue qui s’y engagera devra nécessairement assurer 24 heures de ces missions sur l’année. Certes, le Pacte est facultatif (pour l’instant) mais certaines missions sont quasi obligatoires. Le Pacte apparaît donc pour ce qu’il est : il ne s’agit pas d’une revalorisation, mais bien d’une augmentation de notre charge de travail, alors même que notre temps de travail dépasse les 43 heures/semaine selon le ministère.

Diviser pour mieux…

Le Pacte est aussi un redoutable outil d’attaque contre nos statuts : en définissant un nombre annuel d’heures à effectuer, le ministère ouvre la porte à l’annualisation. Il va aussi aggraver les inégalités femmes/hommes.

Enfin, le Pacte est l’outil politique de la mise en place du projet politique d’Emmanuel Macron. Une École où les personnels sont mis en concurrence les uns avec les autres : ils devront candidater et c’est le chef d’établissement qui choisira les « heureux » élus au Pacte !

Ce dernier est aussi pensé pour imposer les réformes contestées par les personnels : réforme du collège (heures d’approfondissement/soutien en Sixième), de la voie pro (découverte des métiers)…il s’agit bien de mettre en place des réformes dont les textes réglementaires ne sont même pas encore tous parus !

Ensemble combattons le Pacte : le SNES-FSU lance une grande campagne d’information. Rapprochez-vous de votre section académique ou départementale pour mener ensemble une campagne collective de refus de signature du Pacte.

Non au pacte !

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