Le confinement a interrompu le déroulement de la session 2020 des concours, la plupart des stagiaires de cette année n’ont donc pas passé d’oral d’admission. Plutôt que de reconnaître le caractère exceptionnel de cette session, le ministre s’entête à vouloir compenser l’absence d’oral d’admission par l’organisation d’une épreuve supplémentaire au moment de la titularisation des stagiaires : un entretien professionnel institué par l’arrêté du 28 août dernier.
Rejeté par l’ensemble des organisations syndicales, cet entretien professionnel soulève de nombreuses objections. Pourquoi alourdir l’année de stage,rajouter du stress à des stagiaires qui en subissent déjà beaucoup ? Les IPR, les professeurs ou CPE, les chefs d’établissement qui devraient composer les commissions de cette épreuve n’ont-ils pas mieux à faire pour accompagner les stagiaires ? Pourquoi mobiliser les moyens de l’institution pour organiser une telle épreuve, en ces temps très incertains de pandémie ?
Il y a aussi une objection de fond : cette commission doit se fonder sur les mêmes compétences que les autres évaluateurs (inspecteur, chef d’établissement, INSPÉ), à l’issue d’un entretien de trente minutes (dont dix minutes d’exposé sans temps de préparation). On perçoit mal la légitimité de son avis par rapport aux autres évaluateurs. Est-ce là un ballon d’essai pour l’oral professionnel que le ministère prévoit d’introduire aux concours 2022 sur le même modèle ? Dans toutes les réunions, la FSU a manifesté son opposition à cette nouvelle épreuve.