Vous trouverez ci-dessous la teneur des questions adressées à la DAJ et à la CNIL.
Article paru dans l’USmag 771 de juin 2017.
PROTECTION DES DONNÉES : CHOSE PROMISE…
Le 18 mai dernier, le SNES-FSU et la CGT Éduc’action indiquaient saisir la direction des Affaires juridiques du ministère et la CNIL, suite à des instructions de la Direction du numérique pour l’éducation aux académies. C’est chose faite. Enjeux !
Conscients que le numérique enrichit leurs outils pédagogiques, et poussés par des injonctions multiples à s’y engager encore plus, les collègues cherchent depuis longtemps, souvent seuls, des solutions techniques permettant de répondre à ces deux objectifs. L’institution se fait alors fort de relayer ce qu’elle voit parfois comme de « bonnes pratiques », sans prendre la mesure des enjeux concernant la protection des données. Mais en demandant d’apprendre aux élèves à veiller sur leur « e-réputation » !
Précaution des données
Avec le plan « tablettes », le ministère s’est trouvé confronté à la dure réalité que nombre de citoyens ignorent dans leur usage quotidien des outils numériques : les opérateurs (ici Google, Apple et Microsoft) ont une mainmise totale sur les données qui circulent via leurs applications, et personne ne sait lesquelles sont ainsi récupérées. Sans doute par pragmatisme, la DNE, dans un courriel aux délégués académiques au numérique et aux directeurs des systèmes d’information, laisse entendre qu’il n’y a aucun obstacle à connecter les annuaires avec les applications de ces entreprises. La CNIL, que le SNES-FSU rencontrera prochainement, est plus circonspecte. Depuis, de nombreuses voix, dont la FCPE, s’élèvent pour réclamer des éclaircissements, sans que le ministère réagisse.
Le problème posé est celui de la protection des données des élèves et des personnels. En effet, la mise à disposition d’outils « gratuits » offre la possibilité aux GAFAM* et à d’autres d’utiliser les données récupérées – souvent à l’insu de l’utilisateur – pour les analyser, voire les vendre à d’autres sociétés, et ce sans aucun cadre réglementaire contraignant. Or ces outils sont communément utilisés sans précaution. Des chefs d’établissement, par exemple, s’en servent pour demander les vœux des collègues en fin d’année, assortis parfois d’informations du type adresse de vacances, raisons des choix demandés… ou pour mettre à disposition des documents administratifs. La même inquiétude concerne les logiciels de vie scolaire, devenus notre quotidien professionnel, mais qui parfois ne respectent pas certaines lois ou réglementations concernant les données qu’ils gèrent.
Il est temps que le ministère clarifie sa politique numérique de façon transparente et concertée, comme le demande le SNES-FSU depuis des années. Si l’on en croit l’actualité récente, le combat ne fait que commencer…
* Acronyme désignant les grands groupes du numérique : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft.
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