Le sujet prend soin d’éviter que l’absence de connaissances scientifiques soit un obstacle à la compréhension du sujet. Ceci sûrement afin de compenser la difficulté d’une épreuve portant sur le cycle dans son ensemble – difficulté maintes fois pointée dans les analyses du SNES. Le document 1 tente de s’assurer qu’aucun candidat ne sera empêché de réfléchir en raison d’une absence de connaissance.
Les approximations des données dans les documents sont problématiques. Combien d’élèves auront été surpris de constater que depuis 2010 le monde consomme plus de pétrole qu’il n’en produit. A quel moment du graphique les données observées sont des extrapolations entre prévision de production et besoins si rien ne change ? Peut-on, dans un sujet d’examen de sciences, présenter des hypothèses comme des faits ? On peut aussi s’interroger sur la pertinence des définitions proposées puisqu’une énergie présente dans le graphique s’avère n’être ni renouvelable ni non renouvelable…
La question 3, qui appelle à faire une synthèse, demande tout simplement de justifier les « bons choix politiques » à partir des données parcellaires et approximatives fournies par le sujet. Nous sommes loin d’une réflexion indépendante sur des bases scientifiques dans le cadre de la formation de citoyens libres et éclairés.
Finalement, est-on bien sûr qu’il s’agisse d’un sujet de Sciences de la vie et de la Terre au vu du contenu et des attendus ? Les élèves qui ont travaillé depuis 4 ans avec leurs enseignants méritent mieux que ces approximations qui confinent parfois à l’erreur. Ce sujet pose la question de la pertinence de cette épreuve de sciences et des contraintes qui lui ont été imposées : lien entre les disciplines qui s’avère artificielle, sujet portant sur le cycle, volonté de faire simple au risque de dénaturer les données scientifiques.
Enfin, que dire des réunions de coordination qui, en fonction du discours et de l’examen de copies-test, ont abouti à des grilles et des indications à géométrie variable en fonction des académies, laissant les collègues correcteurs plus que perplexes !
Le SNES-FSU demande qu’une réelle réflexion soit menée avec les enseignants sur cette épreuve et ses objectifs. Si une épreuve de sciences doit être maintenue, elle doit porter sur le savoir scientifique et la capacité à comprendre ou mettre en place un raisonnement scientifique, sans instrumentalisation à des fins de propagande politique. Il faut pour cela réintroduire des repères annuels dans les programmes et clarifier auprès de la profession dans les plus brefs délais les attendus de cet examen.