1/ Objectifs, structure de l’épreuve, modalités, contenus
Le nouveau DNB 2017 ne comporte plus que deux épreuves écrites :
– l’une porte sur un « pôle scientifique » regroupant mathématiques, physique-chimie, SVT et Technologie, pour une durée totale de 3 h ;
– l’autre regroupe le français, l’histoire géo et l’EMC sur une durée de 5 h.
La première épreuve écrite se découpe en :
– une première partie de mathématiques, de 2 h ;
– une seconde partie, d’ 1 h, portant sur deux des trois disciplines PC, SVT et Techno (au choix de la commission nationale d’élaboration des sujets) – chacune des disciplines dispose de 30 min ;
– ces deux parties sont séparées d’une pause de 15 min.
Pour l’épreuve de S&T, « les candidats rédigent chacune des parties et sous-parties de l’épreuve sur des copies distinctes » pour « respecter l’identité disciplinaire des sous-parties et permettre une correction distincte »
L’ensemble de l’épreuve sera constitué d’exercices « qui peuvent prendre appui sur des situations issues de la vie courante… », sous des modalités variées y compris des QCM, sur une thématique commune.
« Certains exercices exigent du candidat une prise d’initiatives ».
L’épreuve doit permettre l’évaluation des compétences attendues en fin de cycle 4 pour le domaine 1 (et plus spécifiquement le sous-domaine « … langages scientifiques… ») et le domaine 4 du socle 4C, et en particulier sur « les connaissances et compétences prévues par les programmes ».
L’ensemble de l’épreuve du « pôle scientifique » est noté sur 100, soit 50 pts pour les math (45 pts pour les exercices et 5 pts pour la rédaction/présentation), et 50 pts pour les S&T (idem 45+5 pts).
Les consignes d’évaluation précisent : « [elle] doit prendre en compte la clarté et la précision des raisonnements… » jusqu’à « Doivent aussi être pris en compte les essais et les démarches engagées, même non aboutis ».
Analyse du SNES :
• On peut se réjouir de voir apparaître certaines disciplines scientifiques au DNB…
• … cependant, on peut s’interroger sur la pertinence de l’évaluation du programme et des compétences d’une discipline en 30 minutes, ce qui nous semble très anecdotique (voir ci-dessous – sujet zéro).
• On peut aussi s’inquiéter des élèves, nombreux, qui terminent très en avance l’épreuve de math et qui devront patienter dans le calme dans la salle d’examen. La succession d’épreuves sur plus de 3 h peut sembler aussi très longue pour certains des candidats.
• La contextualisation risque d’être importante, et limiter le choix des sujets possibles…
• … d’autant que l’absence de limites notionnelles précises dans les programmes ne permet pas de cerner clairement le périmètre des connaissances exigibles en fin de cycle 4.
• Les consignes d’évaluation, très « lâches », font craindre le pire de ce que porte actuellement le discours sur la « bienveillance » de l’évaluation.
• Une bonne nouvelle : l’identité et la correction distincte des disciplines PC, SVT et Techno est explicite.
2/ Épreuve zéro
Une épreuve zéro du DNB 2017 est proposée sur Eduscol. Pour le « pôle scientifique », elle est déclinée en épreuve math-PC-SVT, math-PC-Techno et math-SVT-Techno mais comporte les mêmes exercices.
La thématique commune de ce sujet est la sécurité routière – on ne peut pas dire que ce soit d’une originalité folle.
En SVT, l’épreuve de 30 min / 25 pts (il faudra donc « couper » les 5 pts dévolus à la rédaction/présentation en 2 x 2,5 pts…) comporte 3 exercices :
– compléter un schéma fonctionnel de la chaine de commande nerveuse, à l’aide d’un texte
– la lecture d’un tableau sur la distance de réaction / de freinage en fonction de l’alcoolémie
– la lecture et l’interprétation de deux documents concernant la conduction du message nerveux.
Analyse du SNES :
• quasiment aucune connaissance n’est exigée, il faut tout de même un peu de bon sens ;
• l’évaluation se réduit donc, successivement, à une lecture de texte (3 lignes tout de même, ce n’est pas rien…) permettant de remplir un schéma à trous (bon, il faut quand même que l’élève trouve tout seul le mot « cerveau » pour mettre en dessous de « Centre nerveux », et celui « d’oeil » comme organe des sens associé à la vision, et c’en est tout des connaissances à mobiliser…), suivie d’une lecture de tableau à double entrée (3 lignes / 3 colonnes) puis d’un petit graphique pré-mâché ;
• pour comparer avec le programme actuel, cela doit être faisable en 20 min par un élève moyen de 4ème. Seule la formulation assez « lâche » des questions pourrait un peu poser problème ;
• comme exemple, les concepteurs ne se sont VRAIMENT pas foulés – c’est une resucée hyperclassique d’exercice de préparation à l’ASSR effectué dans les classes depuis… je vais dire au moins 20 ans, j’ai commencé à enseigner à cette époque là.