Le 29 janvier dernier, après la publication du rapport Mathiot, onze associations disciplinaires, en lien avec la Conférence des associations de professeurs spécialistes, publiaient une lettre ouverte en forme de pétition adressée au ministre.
Ce texte demande un moratoire sur la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat et du lycée. Il dénonce en particulier la précipitation de la « concertation » censée avoir présidé aux annonces ministérielles du 14 février dernier. Le SNES-FSU appelle l’ensemble des enseignants à signer cette pétition, qui pointe notamment les dangers d’un lycée modulaire, et d’une autonomie renforcée de l’établissement. Si les annonces de J.-M. Blanquer se sont en partie éloignées de certaines propositions ubuesques de P. Mathiot, on notera cependant que le projet de réforme du lycée prévoit la multiplication de nouveaux « enseignements » aux fondements flous. Ceux-ci cherchent à détacher toujours plus les enseignants de leur discipline, et en même temps à promouvoir une fausse interdisciplinarité, qui au mieux sera une simple juxtaposition, au pire pourrait viser à promouvoir une forme de « polyvalence disciplinaire », bien faite pour faire des économies budgétaires et pour nier la qualification disciplinaire des enseignants.
Comment penser en effet autrement l’agglutination de matières érigées en enseignements comme les « humanités scientifiques et numériques », « Histoire-geo-sciences politiques-géopolitique » ou bien encore « humanités, littérature et philosophie » ?
Extrait de la demande
[…] Nous nous inquiétons du silence du rapport quant aux groupes à effectifs réduits, qui sont pourtant une nécessité pédagogique, et plus généralement, quant aux moyens dégagés pour la mise en œuvre d’une telle architecture. […] Les délais annoncés conduiraient, en l’état, à définir des épreuves, et à écrire des programmes dans la précipitation. Un tel calendrier est manifestement déraisonnable. C’est pourquoi nous vous demandons un moratoire sur la réforme du baccalauréat et du lycée. (…)