
Ne pas sacrifier les services publics
Face aux tensions internationales et aux menaces sur la sécurité de l’Europe, Emmanuel Macron a annoncé la réorientation du budget vers une économie de guerre, pointant des « investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables », mais « sans que les impôts soient augmentés ».. Emmanuel Macron enrobe ce discours d’une couche de pseudo culpabilisation « il faudra des réformes, du choix, du courage ».. Ajouté à d’autres déclarations de l’exécutif, de députés du centre et de la droite, ou d’économistes libéraux, tout laisse craindre une forme d’instrumentalisation du contexte international pour pousser l’agenda des réformes libérales… Pour financer l’effort de défense, Eric Lombard, ministre de l’Économie, a affirmé la nécessité de travailler plus longtemps. Antoine Armand, ex-ministre de l’Économie, a affirmé la nécessité d’interroger le temps de travail des enseignant·es et pointé le grand nombre de professeur·es dans le pays. Plusieurs économistes libéraux bloquent toute possibilité de revenir sur la réforme des retraites. Le conclave, devenu délégation paritaire permanente, sur la réforme de retraite a une feuille de route de plus en plus corsetée : François Bayrou cadre les discussions par un retour à l’équilibre en 2030 et refuse de bouger l’âge légal de départ à la retraite.
Pour le SNES-FSU, ces choix seraient catastrophiques : sacrifier les services publics et les solidarités, en jouant la carte de l’opposition entre la défense, l’Éducation, les services publics et l’environnement pourrait conduire à aggraver la crise sociale, politique et environnementale dont profitera immanquablement l’extrême droite. Ne pas traiter ces crises écologiques sous prétexte d’impératif de défense conduirait à long terme à aggraver la situation économique et sociale de toutes et tous et tout particulièrement des plus démunis.
La manipulation de l’information, les attaques contre des réseaux informatiques de certaines institutions, l’interventionnisme dans des opérations électorales… sont autant de signes des opérations de déstabilisation des démocraties occidentales par les États-Unis et la Russie. Elles trouvent de puissants relais dans le monde du capital, par exemple à travers l’empire médiatique de Vincent Bolloré.
Pour protéger notre démocratie dans le contexte actuel, il est donc impératif d’engager une vaste réforme fiscale, en rupture avec les politiques menées jusqu’ici qui permettra de faire contribuer le capital en dégageant les ressources nécessaires pour préserver, conforter et renforcer les services publics, assurer une forme de justice fiscale et sociale, meilleurs antidotes face aux crises multiples qui nourrissent la montée de l’extrême droite.
Le SNES-FSU agit sur tous les fronts : soutien à nos collègues ukrainien·nes et exigences sociales, renforcement du service public d’Éducation, dégel du point d’indice, abandon de la diminution de l’indemnisation du congé maladie à 90%, retraites…c’est maintenant que nous devons construire un printemps offensif et victorieux.
Un plan d’action pour un printemps à l’offensive !
Fonction publique
Les organisations syndicales CGT, UNSA, FSU et Solidaires appellent les agent·es publics à une journée d’actions, d’information et de mobilisation des personnels, le jeudi 3 avril 2025, pour débattre et faire entendre leurs revendications.
Poursuite du gel de la valeur du point d’indice, non versement de la GIPA en 2024 comme en 2025, maintien d’un jour de carence, réduction d’indemnisation du congé maladie à hauteur de 90% et non 100%, dégradation des conditions de travail…trop c’est trop ! La Fonction publique ne peut être la variable d’ajustement de choix budgétaires et politiques désastreux. Cette journée est une étape dans la construction d’une mobilisation plus large, y compris par la grève.
Éducation
5 ans après le Covid, tout montre qu’une génération entière a été sacrifiée par des politiques qui ont délibérément fait l’impasse sur les enjeux pour la jeunesse. La séquence qui s’ouvre ne doit pas être celle d’une nouvelle génération sacrifiée.
Le SNES-FSU développera les multiples dimensions de l’éducation pour la paix qu’il promeut : refus de toute militarisation de la jeunesse, notamment à travers le SNU qu’Emmanuel Macron cherche à réactiver sous une énième forme, opposition à toute instrumentalisation de l’EMC ou de tout autre programme allégés de leur dimension réflexive et émancipatrice. Le SNES-FSU réaffirme l’impératif à développer une éducation à la paix.
Le SNES-FSU poursuit et amplifie ses campagnes pour obtenir notamment l’abrogation du “Choc des savoirs” et une revalorisation sans contreparties. Il développe ses analyses pour montrer les pièges des multiples annonces gouvernementales visant à restaurer l’ordre et l’autorité, faisant notamment des CPE des supplétives et supplétifs des forces de l’ordrer.
Lors des assises de la santé scolaire, le SNES-FSU revendiquera des moyens en personnels, des équipes pluriprofessionnelles complètes pour la prise en charge globale des élèves contribuant à leur réussite. Il s’opposera avec la FSU à la désorganisation des 4 professions, en l’occurrence celle des PsyEN par la mise en place d’un service départemental de santé scolaire piloté par des médecins Le SNES-FSU défend l’impératif d’une date d’une journée nationale d’action AESH pour le printemps 2026 qui aura pour principale revendication « un statut pour les personnels AESH, première étape vers une école inclusive de qualité ».
La lutte contre la précarité pour tous les personnels de l’Éducation nationale est un combat permanent. Le SNES construira, avec la FSU, une journée d’action contre la précarité dans la Fonction publique, dans le cadre intersyndical le plus large possible, avant les congés d’été.
Réforme des retraites
Le SNES-FSU réaffirme son exigence d’abrogation de la réforme de 2023. Le périmètre de ce qui ne s’appelle plus le conclave mais la délégation paritaire permanente n’a pas bougé. La FSU en est toujours exclue ce qui est inacceptable. La FSU est déterminée à utiliser tous les espace de discussion, à commencer par le deuxième cercle de discussion auquel elle est associée pour réaffirmer son inscription dans le combat pour l’abrogation de la réforme de 2023 et obtenir des avancées. Elle continue d’intervenir pour exiger en particulier le rétablissement des bonifications pour enfants pour les femmes fonctionnaires. Le 19 mars, elle a interpellé avec force les représentants du ministère de la Fonction publique sur les dernières déclarations de François Bayrou qui instrumentalise la situation internationale pour changer les règles de la discussion en cours, en refusant désormais de revenir sur l’âge légal de départ à la retraite inscrit dans la réforme Borne, alors qu’il avait promis une discussion “sans totem et sans tabou”.
Pour informer sur les enjeux des retraites et préparer la mobilisation, le dossier de la FSU “en finir avec les idées fausses sur les retraites” est en ligne sur le site de la FSU.
Solidarité avec l’Ukraine
La FSU fait partie de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA, Solidaires, CFTC, CFE-CGC qui oeuvre depuis trois ans à faire vivre la solidarité internationale avec les travailleuses et travailleurs d’Ukraine. Plusieurs convois intersyndicaux ont permis d’envoyer des biens de premières nécessité aux confédérations syndicales ukrainiennes. Ils ont permis notamment la distribution d’aide humanitaire aux travailleuses et travailleurs et aux populations civiles. Les organisations syndicales françaises poursuivront ces efforts aussi longtemps que durera l’agression impérialiste russe contre l’Ukraine.
Le SNES-FSU s’est engagé dans une aide et un soutien au STESU, principal syndicat ukrainien dans l’Education, concrétisant ainsi des relations de coopération de longue date (intervention au congrès du SNES-FSU à la Rochelle). En février 2025, le STESU a exprimé sa “plus profonde gratitude pour le soutien du SNES et [sa]présence à leurs côtés en ces temps vraiment difficiles”