Ce faisant, il distille pourtant aux médias les éléments de la circulaire de rentrée. Une révision de la carte de l’éducation prioritaire est confirmée pour la rentrée 2024. Si les labels REP et REP+ semblent préservés, le périmètre de la carte reste flou et le nombre des réseaux probablement constant, alors que les inégalités économiques et sociales se sont creusées.
Sectorisation
Le ministre veut convaincre les collectivités d’entamer une révision des cartes scolaires. Cette compétence leur revenant quasi-exclusivement, le ministre semble se payer de mots. Sur les modèles parisiens expérimentaux, il souhaite aussi obtenir 200 collèges « multisecteurs ». Comme déjà observé, le collège avec un public plus favorisé reçoit peu de moyens, pas de label et cela pourrait être prétexte à délabelliser son binôme classé éducation prioritaire. Les sections internationales ne seraient plus ouvertes que dans des établissements défavorisés. Manquant de moyens, ces sections ne respectent pas forcément les conditions de fonctionnement et facilitent une forme de ségrégation sociale interne. Le privé grand gagnant ?
Le ministre demande plus de mixité sociale dans le privé sous contrat. Son secrétaire général a dit refuser de ne pas choisir ses élèves et que cela nécessiterait plus de financements publics ! Les Contrats locaux d’accompagnement (CLA) sont déjà apparus comme une manne pour des établissements privés dont l’IPS (indice de position social) est un peu inférieur aux autres. Le privé pourrait siphonner l’éducation prioritaire de ses meilleurs élèves aux frais du contribuable, avec la complicité d’une majorité politique qui renonce à l’égalité républicaine au profit de la constitution d’un marché scolaire.
Pour le SNES-FSU, améliorer la mixité sociale est une nécessité. Cela demande une refonte de la carte scolaire, ainsi que des politiques sociales, du logement, d’aménagement du territoire ambitieuses et contraignantes. Le SNES-FSU combat le dualisme public-privé, vecteur de ségrégations. L’école laïque, publique, gratuite et obligatoire doit recevoir les moyens financiers et humains lui permettant d’accueillir avec la même ambition tous les élèves. Pour cela, les fonds publics doivent lui être réservés.