Fin novembre, le ministère a signé un accord avec Microsoft (18 mois pour 13M€). L’éditeur pourra s’immiscer comme jamais dans l’Ecole: formation; traitements de données d’expérimentations du ministère; participation à la mise en place des programmes du collège; fourniture (payante?) de logiciels; conseil en organisation et déploiement de solutions…
Cet accord, non exclusif, met à mal le principe de neutralité (et donc de laïcité) de notre système éducatif, tout en tournant le dos à la volonté du gouvernement Ayrault de favoriser l’utilisation des solutions libres. La formation portera en effet sur les produits Microsoft, notamment Office, sans parler de l’accompagnement d’enseignants qui opteront pour les « solutions mobiles utilisant les technologies Microsoft en classe». Qu’achèteront donc ensuite les élèves ainsi formés ? Et que dire du livre blanc destiné à l’apprentissage du code, qui s’ajoutera aux formations « à l’animation des cours d’initiation au code »? La formation continue est confiée à un opérateur privé !
On y apprend aussi que chefs d’établissement et cadres académiques sont « le maillon le plus important de la chaîne éducative ». Ils sont 2500 à être concernés par « l’accompagnement (…) pour la réussite du changement numérique des établissements ».
Le ministère joue aussi les entremetteurs : Microsoft apportera un « support financier, technique, opérationnel et commercial aux (…) acteurs français de l’e-Education », s’ils utilisent Windows. Ainsi les éditeurs pourront « intégrer leur manuels numériques à Office 365 Education » ! On achète la licence pour un an, et on a gratuitement un manuel scolaire …
Aucun ministre n’est jamais allé aussi loin dans un accord entre l’Education nationale et une entreprise privée. Alors que la neutralité de l’Ecole n’a jamais été autant au centre des réflexions, cet accord doit être dénoncé. C’est la porte ouverte à une privatisation partielle du système éducatif !
Le Snes-Fsu est signataire de l’appel initié par l’April.
La Fsu a publié elle aussi un communiqué.