Solidarité Mayotte

MAJ 30 décembre

Le SNES s’est rapidement mis en capacité de répondre aux collègues, notamment grâce aux militant⸱es du SNES Mayotte qui, dès qu’ils ont pu avoir du réseau, ont fait leur possible pour recenser les besoins des personnels et porter leur situation auprès du rectorat. Bien peu de réponses satisfaisantes ont été apportées dans les premiers jours, laissant des personnels démunis, sans toit et souvent sans électricité. Informations variables en fonction des interlocuteurs (préfecture/rectorat), réflexe quasi-pavlovien du gouvernement qui met en place un numéro vert (dans un territoire qui n’a quasiment plus de réseau…)…Dans un communiqué du 24 décembre, le SNES Mayotte et le SNES-FSU ont regretté ces manquements et ont rappelé leurs exigences pour la reconstruction de Mayotte.

Le Premier ministre, François Bayrou, accompagné de plusieurs ministres, dont la ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne, est en déplacement à Mayotte le 30 décembre. Les organisations syndicales ont pu faire valoir leurs exigences pour les échéances à court et moyen terme (reprise des cours et enjeux éducatifs de la reconstruction). Plusieurs collègues ont pointé les défaillances de l’Etat en matière d’organisation de la solidarité : dans les établissements scolaires transformés en centre d’hébergement d’urgence, ce sont les initiatives individuelles (achat sur fonds propres des personnels ou cagnottes) qui ont permis d’avoir de l’eau et de la nourriture. Confrontée à cette réalité, la ministre n’a rien trouvé de mieux à faire que de tourner le dos. Terrible symbole de mépris !

#Mayotte "Personne n'est venu". Ces collègues disent leur colère face à l'abandon de l'Etat. Comme d'autres, ils tiennent à bout de bras la solidarité qui s'organise. Et la ministre…tourne le dos et s'en va ?!Comme un nouveau symbole du mépris gouvernemental 😡!

Sophie Vénétitay (@svenetitay.bsky.social) 2024-12-30T12:52:40.460Z

Au 19 décembre

Mayotte a été frappée durement par le cyclone Chido samedi 14 décembre. La situation est dramatique : le bilan humain va être très lourd, bidonvilles entièrement soufflés, bâtiments en dur en partie détruits, plus d’eau ni d’électricité, hôpital durement touché, routes impraticables. Ces dégâts reflètent l’intensité du cyclone mais sont aussi le résultat du sous-investissement chronique de l’État français à Mayotte.

Une grande partie de l’île est privée d’eau et d’électricité. Le risque de pénurie d’eau et de nourriture augmentent chaque jour. De très nombreux habitants n’ont plus d’hébergement. Si 27 établissements scolaires accueillent 9 000 sinistrés, un nombre croissant de collègues nous signalent ne pas avoir de solution d’hébergement. Les communications sont toujours très difficiles. La situation sanitaire reste précaire, avec des risques d’épidémies. Les 221 écoles, 22 collèges et 11 lycées de l’archipel ont été tous touchés, d’une manière ou d’une autre, par le cyclone. 40% sont inutilisables pour l’instant.

Les besoins sont immenses : l’État doit apporter des réponses immédiates, notamment humanitaires, mais aussi des réponses de moyen terme, en prenant en compte les besoins de Mayotte (éducatifs, sociaux, économiques, environnementaux).

Le SNES-FSU appelle à participer à la campagne de dons mise en place par Solidarité Laïque (à laquelle appartient la FSU) tout en exigeant des réponses politiques à la hauteur des enjeux environnementaux, sociaux et éducatifs.

Agir syndicalement aujourd’hui et demain

Aux côtés des collègues

Les militants du SNES-FSU Mayotte qui le peuvent (accès réseaux etc) ont repris le fil d’une partie de leur activité syndicale pour aider et informer les collègues (contact : s3may@snes.edu ). Le SNES-FSU national intervient aussi régulièrement auprès du ministère pour relayer les demandes et attentes des collègues sur place.

Pour l’École publique

Le service public d’Education est particulièrement malmené : “seuls 3 collèges sont en dessous de 1000 élèves. Tous les autres se situent entre 1000 et 2000 dont 8 au-dessus de 1500, le record étant établi par celui de Dembéni avec 1926 élèves alors que, dans ce collège, les réparations de tous les bâtiments fragilisés par les séismes de 2018 ne sont toujours pas terminées. Ces établissements ne sont évidemment pas dimensionnés pour recevoir autant d’élèves mais les constructions sont ralenties par les difficultés (manque d’eau, de matériel) et les retards sont synonymes d’aggravation des conditions de travail” (texte de congrès, Snes Mayotte, avril 2024). Le SNES-FSU a alerté à de très nombreuses reprises sur l’état du bâti scolaire. Il a pointé notamment la non adaptation aux phénomènes climatiques ou sismiques, comme dans les autres DROM. Or, l’intensité des phénomènes cycloniques augmente avec le dérèglement climatique. Pour le SNES-FSU, il y a urgence à penser le bâti scolaire à l’aune des défis climatiques et environnementaux. La reconstruction de Mayotte ne pourra passer à côté de ces enjeux.

Pour les services publics

Depuis plusieurs années, le SNES-FSU alerte sur la situation à Mayotte. Ce département français a enchainé les crises (crise de l’eau, sécuritaire etc) sans que les pouvoirs publics ne prennent la mesure des besoins immenses de ce territoire. La situation du 101ème département français, Mayotte, n’est pas digne d’une grande puissance économique, et insupportable pour la population, qui l’a exprimé en diverses occasions. L’investissement dans les services publics, centré sur les besoins de la population, y compris pour la sécurité, est le seul moyen de sortir l’île d’une crise devenue permanente.


Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question