Mayotte a été frappée durement par le cyclone Chido samedi 14 décembre. La situation est dramatique : le bilan humain va être très lourd, bidonvilles entièrement soufflés, bâtiments en dur en partie détruits, plus d’eau ni d’électricité, hôpital durement touché, routes impraticables. Ces dégâts reflètent l’intensité du cyclone mais sont aussi le résultat du sous-investissement chronique de l’État français à Mayotte.

Une grande partie de l’île est privée d’eau et d’électricité. Le risque de pénurie d’eau et de nourriture augmentent chaque jour. De très nombreux habitants n’ont plus d’hébergement. Si 27 établissements scolaires accueillent 9 000 sinistrés, un nombre croissant de collègues nous signalent ne pas avoir de solution d’hébergement. Les communications sont toujours très difficiles. La situation sanitaire reste précaire, avec des risques d’épidémies. Les 221 écoles, 22 collèges et 11 lycées de l’archipel ont été tous touchés, d’une manière ou d’une autre, par le cyclone. 40% sont inutilisables pour l’instant.

Les besoins sont immenses : l’Etat doit apporter des réponses immédiates, notamment humanitaires, mais aussi des réponses de moyen terme, en prenant en compte les besoins de Mayotte (éducatifs, sociaux, économiques, environnementaux).

Le SNES-FSU appelle à participer à la campagne de dons mise en place par Solidarité Laïque (à laquelle appartient la FSU) tout en exigeant des réponses politiques à la hauteur des enjeux environnementaux, sociaux et éducatifs.

Agir syndicalement aujourd’hui et demain

Aux côtés des collègues

Les militants du SNES-FSU Mayotte qui le peuvent (accès réseaux etc) ont repris le fil d’une partie de leur activité syndicale pour aider et informer les collègues (contact : s3may@snes.edu ). Ils sont appuyés au quotidien par le SNES-FSU national qui intervient aussi régulièrement auprès du ministère pour relayer les demandes et attentes des collègues sur place.

Pour l’Ecole publique

Le service public d’Education est particulièrement malmené : “seuls 3 collèges sont en dessous de 1000 élèves. Tous les autres se situent entre 1000 et 2000 dont 8 au-dessus de 1500, le record étant établi par celui de Dembéni avec 1926 élèves alors que, dans ce collège, les réparations de tous les bâtiments fragilisés par les séismes de 2018 ne sont toujours pas terminées. Ces établissements ne sont évidemment pas dimensionnés pour recevoir autant d’élèves mais les constructions sont ralenties par les difficultés (manque d’eau, de matériel) et les retards sont synonymes d’aggravation des conditions de travail” (texte de congrès, Snes Mayotte, avril 2024). Le SNES-FSU a alerté à de très nombreuses reprises sur l’état du bâti scolaire. Il a pointé notamment la non adaptation aux phénomènes climatiques ou sismiques, comme dans les autres DROM. Or, l’intensité des phénomènes cycloniques augmente avec le dérèglement climatique. Pour le SNES-FSU, il y a urgence à penser le bâti scolaire à l’aune des défis climatiques et environnementaux. La reconstruction de Mayotte ne pourra passer à côté de ces enjeux.

Pour les services publics

Depuis plusieurs années, le SNES-FSU alerte sur la situation à Mayotte. Ce département français a enchainé les crises (crise de l’eau, sécuritaire etc) sans que les pouvoirs publics ne prennent la mesure des besoins immenses de ce territoire. La situation du 101ème département français, Mayotte, n’est pas digne d’une grande puissance économique, et insupportable pour la population, qui l’a exprimé en diverses occasions. L’investissement dans les services publics, centré sur les besoins de la population, y compris pour la sécurité, est le seul moyen de sortir l’île d’une crise devenue permanente.


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