Si le sujet zéro de l’épreuve finale de maths pour le Dnb ne semble pas très différent des sujets des dernières années (sauf en ce qui concerne l’exercice de “programmation” dont on peut s’étonner qu’il soit en langage “scratch”, non imposé par les programmes), l’utilisation des compétences pour évaluer le contrôle continu du Dnb change profondément la donne. D’autant que le logiciel Lsun n’a pas encore fait l’objet de présentation et formation auprès des collègues (85% selon l’enquête Snes) alors que c’est lui qui “calculera” la note de contrôle continu ! On peut s’étonner du paradoxe…
Nous attendons aussi de savoir si certaines notions du cycle 4 qui ne figuraient pas dans les anciens programmes feront ou non l’objet d’une éventuelle question lors de l’épreuve écrite du Dnb.

Côté programmes (rappelons que le CSE avait voté contre), ce n’est pas tant dans les contenus (dont la seule réelle nouveauté concerne l’apparition de la programmation associée à l’algorithmique), mais plutôt dans leur forme que se trouve la vraie difficulté : il y a peu de repères annuels dans chaque programme de cycle, et trop peu de temps a été laissé pour avoir une réflexion approfondie sur la répartition des notions par année. De plus, on peut s’attendre à ce qu’il y ait des disparités d’un établissement à l’autre, même si on peut espérer, notamment pour les élèves changeant d’établissement, qu’elles ne seront qu’à la marge.Par contre, cette “liberté pédagogique” (vantée par le ministère pour promouvoir sa réforme des programmes) risque de poser des problèmes aux enseignants d’une année sur l’autre : les programmes n’indiquent pas de “curseur” maximum pour les notions à étudier, ce qui va inévitablement conduire à de fortes différences entre les classes.
Par ailleurs, il semble évident qu’il faudra que des ajustements soient faits au programme de seconde pour la rentrée 2017, étant donné que certains éléments ont disparu du cycle 4.
En ce qui concerne la programmation, on se demande comment, dans certains établissements, il sera possible de lui consacrer plus d’une dizaine d’heures par classe : un peu juste quand il s’agit, de façon fortement suggérée, de savoir utiliser un langage de programmation même aussi simple que Scratch! Elle risque de se faire d’ailleurs au détriment du travail sur tableur.
D’autant que, avec Epi et AP, la réforme du collège tend à diminuer de facto les horaires de mathématiques.
Le pire n’est pas évité puisque ces nouveaux programmes font surtout la part belle aux maths utilitaires, au détriment de la véritable construction d’une culture mathématique structurée autour d’un minimum de concepts fondamentaux. D’autant que, par exemple, il y a souvent un manque de précision sémantique dans les programmes : ainsi il n’est nulle part question de parler de géométrie euclidienne ; les “fractions” attendent le cycle 4 pour avoir un statut de nombre (mais on les utilise avant pour déjà faire des opérations), etc… Dire que ceux-ci devaient être compréhensibles par les parents d’élèves !

Cette année voit aussi une modification du capes de maths, introduisant une option “informatique” qui se traduit en la transformation d’une épreuve d’admissibilité et d’une épreuve d’admission en épreuves d’informatique. Doit-on y voir une modification à court terme de la discipline “mathématiques” dans le secondaire, comme cela commence à se produire avec la réforme des programmes du collège?


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