La priorité de Marine Le Pen, la première de ces douze propositions, est « la liberté de scolariser ses enfants selon ses choix ».
Elle donne ainsi des gages à son électorat confessionnel et place sur le même plan École privée et École de la République. À mots à peine couverts, elle ouvre les vannes d’un financement sans limite de l’enseignement privé.
Le mot éducation – c’est un tour de force – n’apparaît pas une seule fois ! Le programme fait plutôt entendre toutes les antiennes de la pensée réactionnaire : instauration d’un uniforme pour les élèves, revalorisation du travail manuel, suppression du collège unique, rétablissement de l’autorité du maître… Tout cela prêterait presque à sourire tant ces propositions sont en décalage avec les besoins en qualification.

DISCRIMINATION ET EXCLUSION
Pourtant ce projet peut séduire tous ceux, confondant respect et crainte, qui ne voient de solution aux difficultés de l’enseignement que dans une école qui se limite à l’instruction, qui inculque, surveille, punit et exclut. C’est le véritable sens de la référence à la mérito­cratie… car si Marine Le Pen veut récompenser ceux qui réussissent parce qu’ils le méritent, les autres se verront exclus du système éducatif par un apprentissage précoce (dès 14 ans) et le développement massif de l’alternance.
Mais il y a pire. M. Le Pen propose que les enfants issus de l’immigration se voient imposer un délai de carence. Comprenez qu’il leur faudra attendre deux ans pour être scolarisés. Ils devront ensuite s’acquitter d’une taxe pour être admis à l’école.

CHANGER LA CONSTITUTION
À un journaliste qui lui faisait remarquer que la Constitution de la République garantit à tous le droit à l’Éducation, Florian Phillipot répondait qu’il suffirait de la changer pour y inscrire la « préférence nationale ».
Derrière le vernis de la respectabilité, le caractère antidémocratique du projet apparaît bien. Confondant droits sociaux, droits humains et droits civiques, le Front national vise à soumettre toutes les institutions de la République à son projet politique, on l’a vu récemment pour la justice. L’École de Marine Le Pen n’échappe pas à cette perspective totalitaire.


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