Après de longs mois d’atermoiements, le ministère a choisi les axes d’un bilan de la réforme du lycée qui ne remettent jamais en cause ses principes, bien au contraire. Lors des premières discussions, le lycée né de la réforme de 2010 trouve pourtant bien peu de défenseurs. L’accompagnement personnalisé, l’utilisation des marges d’autonomie, les horaires globalisés, les enseignements d’exploration, tout pose problème ! Comment comprendre alors l’entêtement ministériel à vouloir généraliser au collège des dispositifs qui font clairement la preuve de leur échec ?
Certes, le ministère a voulu d’emblée baliser les débats autour de quatre fiches thématiques comme pour limiter le champ de la contestation. Il invite les organisations syndicales à des réunions en forme d’audiences autour des thèmes de réflexion suivants : « Évaluation et certification », « parcours, orientation et égalité des chances », préparation de « l’après-lycée », « Démocratie, autonomie des établissements et vie lycéenne ».
Par ailleurs, il lance une consultation des lycéens sur la base d’un questionnaire à l’allure d’une enquête de satisfaction. La méthode interroge d’autant plus que les angles choisis risquent fort de stériliser le débat. Tout démontre d’ailleurs que le ministère peine à s’affranchir des enquêtes institutionnelles, très théoriques, et ne propose pour l’instant qu’un catalogue de constats déconnectés de la réalité du terrain. Malgré tout, les premiers échanges, centrés sur l’AP et les enseignements d’exploration, ont révélé l’ampleur des dysfonctionnements que connaît aujourd’hui le lycée. L’AP est de l’avis commun le dispositif le plus contestable. Il y a sur le sujet une sorte de « diagnostic partagé » y compris par ceux qui avaient soutenu le principe en 2010 et qui le soutiennent encore pour le collège. La situation est bien paradoxale car le ministère ne promet que des « ajustements techniques », dans la continuité de la réforme Chatel et la lancée de la réforme du collège, mais rien sur les programmes et les séries technologiques et très peu de choses sur les conditions de travail. À nous de saisir cette occasion pour opposer notre vision du lycée et du métier !