Les années se suivent et se ressemblent : augmentation des effectifs et insuffisance des moyens concourent à dégrader encore davantage les conditions d’enseignement.

Classes de Seconde GT à plus de 35, groupes à effectifs « réduits »… à 24, options facultatives menacées, chantage aux heures supplémentaires, les tensions risquent d’autant plus d’être importantes que les prévisions d’effectifs ont été sous-évaluées.

De plus, la structuration des enseignements et les programmes issus de la réforme de 2010 n’ont pas été remis en cause par le précédent ministre, même si filtrent les premiers éléments d’un bilan officiel plutôt négatif :
– échec quant à l’objectif de dé-hiérarchiser les voies et les séries ;
– heures d’accompagnement personnalisé sans grande utilité ;
– impossibilité de tirer bilan de l’autonomie des établissements et de ses conséquences, tant les données sont éparses ;
– pas de meilleure lisibilité des séries, ni de meilleure préparation des futurs bacheliers aux études supérieures.

Dans les séries technologiques, la réforme a mis enseignants et élèves en difficulté face à des spécialités de formation et des contenus qu’il aurait fallu revoir rapidement. Les deux ministres, V. Peillon et B. Hamon n’ont pas répondu à cette attente. Trop souvent, les jeunes ne perçoivent pas le sens de ce que l’on leur enseigne, et les enseignants souffrent. Le suicide du collègue de Marseille en septembre 2013, reconnu comme imputable au service, en a apporté une preuve dramatique.

Si les évaluations au baccalauréat 2014 se sont passées dans de meilleures conditions en STI2D qu’à la session 2013, ailleurs, et en particulier en ST2S, certaines pratiques lors des corrections et des harmonisations restent inacceptables.

L’enquête, initiée par le CHSCTM, sur les effets de la réforme pour les enseignants de STI, semble faire apparaitre un important déficit en termes de formation, un manque d’accompagnement et un non-respect de la qualification des enseignants.

Le ministère a évoqué l’ouverture début 2015 d’un bilan partagé de la réforme des voies générale et technologique. Il est crucial que les enseignants soient associés à ce bilan et ainsi fassent connaître la réalité du terrain, souvent ignorée voire niée par les autorités. Le SNES-FSU estime que la réforme elle-même doit être complètement revue !

Claire Gueville , Thierry Reygades


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