La réforme du lycée s’inscrit dans l’objectif présidentiel de 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires. Dans les établissements, la facture s’annonce lourde.
« La réforme n’est pas faite pour des raisons économiques. » En février, lors d’une conférence de presse, Jean-Michel Blanquer tentait de se défaire de l’image de « cost-killer » de l’Éducation nationale. Peu de temps après, les projets de grilles horaires ont fait voler en éclat la communication ministérielle. Les options facultatives (arts, LV3 par exemple) et une partie des enseignements d’exploration sont renvoyées vers la marge horaire. Les options de Terminale (maths experts, etc.) subissent le même sort. L’existence de ces enseignements n’est donc plus garantie mais va dépendre d’arbitrages locaux. L’AP qui avait fini par être rattaché, officieusement, aux disciplines, est aussi renvoyé vers la marge. Quant aux dédoublements, toujours non fléchés nationalement, leur existence va aussi dépendre de la marge horaire.
Baisse de 8 % des DGH
La marge est donc le cadeau empoisonné du lycée Blanquer : elle doit servir à financer les options, les dédoublements et l’AP. Mission impossible ! Faute d’heures suffisantes dans la marge, bon nombre de ces dispositifs vont disparaître, entraînant de nombreuses suppressions de postes.
Le SNES-FSU a élaboré un outil (www.snes.edu/Lycee-Blanquer-traduisons-le.html) permettant à chacun d’estimer pour son lycée le nombre d’heures perdues, et donc les suppressions de postes du lycée Blanquer. Les premiers retours sont édifiants : près de 8 % des DGH pourraient disparaître, avec des baisses qui se chiffrent parfois en centaines d’heures.
Faites le calcul pour votre établissement et diffusez largement les résultats. Ils permettront de faire la lumière sur ce qu’est cette réforme : quoi qu’en dise le ministre, il s’agit bien d’une réforme visant à faire des économies sur le dos des élèves et des personnels.
Sophie Vénétitay