« Nous sommes sur un changement culturel, et le troisième trimestre doit de plus en plus se positionner comme une amorce vers le supérieur” déclare le ministre dans un communiqué de presse du 12 juin dernier. Il ne s’agit donc pas de revenir sur la réforme mais au contraire de perfectionner les mécanismes de sélection des élèves vers le supérieur pour lesquels l’actuelle organisation du bac et des enseignements a été pensée.
Florilège de (mauvaises) propositions
Les pilotes du comité de suivi des réformes entretiennent, au moins dans les discours, la possibilité d’un débat sur des hypothèses qui prendraient en compte le report des spécialités en juin. Ils se risquent cependant déjà à des propositions très concrètes. Développer les conventions avec les établissements de l’enseignement supérieur, mettre en cohérence les calendriers des examens, de l’orientation et de Parcoursup, intégrer les 54h d’orientation à l’emploi du temps, renforcer le projet local d’évaluation afin de conforter l’harmonisation des pratiques, préconiser des emplois du temps qui préserve la cohérence des équipes pédagogiques…
Une fois de plus, l’artisan de la réforme et co-pilote du comité de suivi, Pierre Mathiot, fait mine de découvrir les conséquences de ses propres projets et veut maintenant modifier coefficients et modalités des épreuves, tout en regrettant que les élèves connaissent la majorité de leurs notes de bac en avril.
Quand le ministère cherche des responsables …
« Nous avons un devoir de conviction pour qu’ils [les élèves démotivés ou absents] comprennent que ce qui se passe entre mars et juin est la poursuite de leur formation et l’amorce vers le supérieur » a encore affirmé le ministre. Les personnels d’éducation ont donc failli. Prisonniers de leurs habitudes, Ils n’auraient pas su adapter leurs pratiques professionnelles aux nouvelles exigences. Si la réforme est un échec, ce serait donc lié à un défaut de pilotage. Et conformément à une stratégie bureaucratique désormais bien rôdée, pour résoudre les problèmes, on en crée d’autres.
Les artisans du chaos doivent cesser les manœuvres et les atermoiements pour sauver des réformes catastrophiques. Il faut annoncer maintenant le retour à des épreuves de bac terminales, nationales et anonymes en juin et rendre au lycée sa mission première, celle de préparer sereinement les jeunes à la poursuite d’études.
Le SNES-FSU a fait connaître une fois de plus ses revendications dans une contribution qu’il a envoyé au comité de suivi de la réforme du lycée et du bac , ainsi qu’au recteur Marois, en charge d’une mission sur l’organisation du troisième trimestre au collège et au lycée.