Réformes des lycées, de l’apprentissage, de l’enseignement professionnel : vers une scission au sein du système de formation et d’éducation des jeunes.

« On était à 80 % formation professionnelle, 20 % apprentissage ; on veut passer à 20 % formation professionnelle, 80 % apprentissage, on demande aux entreprises de prendre en charge la responsabilité de l’avenir des jeunes, de les former à la citoyenneté mieux que l’École », c’est ainsi que la ministre du travail Muriel Pénicaud présente les mesures sur l’apprentissage dévoilées par Edouard Philippe le 9 février.

Big bang

Le financement serait confié aux branches professionnelles, les cartes aux Régions, les référentiels d’activité et de compétences des diplômes écrits par les professionnels des branches, 40 heures de travail hebdomadaire pour certains apprentis, du travail de nuit pour les mineurs, des possibilités accrues de rupture de contrats pour les employeurs. Mais la réforme de l’apprentissage apparaît aussi comme une réforme contre la formation professionnelle initiale des jeunes sous statut scolaire ou d’étudiant.

Séparation

Parallèlement, le ministre Blanquer doit engager une réforme de l’enseignement professionnel. Il y a fort à parier que les principales mesures seront de créer des UFA (unités de formation par apprentissage) dans tous les lycées professionnels et de développer les « campus des métiers » regroupant l’ensemble des formations professionnelles initiales et continues, scolaires et apprentissage.

Le schéma gouvernemental est clair : d’un coté un lycée général unique, à la carte, avec un bac général ouvrant vers des formations supérieures devenues sélectives, et de l’autre un système de formation professionnelle, piloté par les branches professionnelles et les Régions, regroupant des jeunes dès 16 ans et des adultes en vue d’obtenir des certifications à la main des employeurs.

Et pour la voie technologique, apparemment préservée, le gouvernement n’aura qu’à attendre qu’elle éclate entre les deux univers désormais étanches.

Thierry Reygades


Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question