Qu’est-ce qu’une classe lorsqu’au moins deux tiers des heures élève s’effectuent dans des enseignements non nécessairement communs ? Comment envisager les conseils de classe quand cette dernière n’existe plus ? Que deviennent les missions du professeur principal et des délégués de classe ?

Pour le ministère et son comité de suivi, le conseil de classe est devenu obsolète et ce serait donc l’occasion de repenser les missions de tous dans la perspective d’un lycée organisé en « parcours » individuels. S’il existe une classe de référence sur le papier, cela ne correspond désormais ni à une équipe pédagogique, ni à la réalité d’une classe constituée.

« Tout oser » ?

Les établissements sont donc invités à « tout oser ». Ici, on aurait un conseil de classe de tronc commun et un autre pour les enseignements de spécialité. Ailleurs, le conseil de tronc commun comprendrait un ou plusieurs coordinateurs des enseignements de spécialité.

Il est aussi envisagé un conseil de classe semestriel qui prendrait appui sur des avis écrits issus d’entretiens individuels menés par les enseignants de spécialité. Au bout de cette logique d’individualisation apparaît même l’idée d’un « conseil d’accompagnement » dont le périmètre serait fonction de la typologie d’un parcours identifié par les spécialités choisies.

Big bang pédagogique

Les professeurs principaux pourraient à terme se transformer en référents dont l’une des missions consisterait à « coacher » de petits groupes d’élèves tout au long du cycle terminal. Jamais les effets de l’atomisation du groupe-classe ne sont examinés sous un angle pédagogique.

Le travail interdisciplinaire est désormais impossible, le suivi des élèves aussi ! Qu’à cela ne tienne, l’institution fait le choix d’inscrire ses propositions dans le registre très managérial de l’injonction à l’adaptation.

Claire Guéville


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