La journée de lundi a été particulière, emprunte de partage d’émotions et de réactions, de moments collectifs et de débats dans les classes. Que les enseignants aient préparé une séquence particulière ou répondu aux initiatives de leurs élèves, c’est une atmosphère d’écoute et d’échanges constructifs qui prédominent.
Minute de silence dans la cour, texte lu par le proviseur (valeurs de la république, laïcité, non stigmatisation d’une partie de la population, etc.) qui, porté par son enthousiasme, a conclu par une marseillaise.
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En cours de philosophie, débat sur “pourquoi les hommes se font-ils la guerre ?” la réponse est-elle à chercher dans une nature humaine incorrigiblement belliqueuse (Hobbes) ou dans un processus social et historique (on ne naît pas belliqueux, on le devient) ?
Et dans cette seconde hypothèse (privilégiée par les élèves, ouf…), sont-ce les idéologies (politiques, religieuses) qui tuent ou sont-ce les inégalités économiques et sociales les véritables ressorts de la violence (y compris, lorsqu’elle se perpétue au nom des idées) ?
Bref, les guerres de religions (comme déjà au 16ème siècle en Europe, où au moyen orient aujourd’hui) sont-elles seulement des guerres de religions ou sont-elles surdéterminées par des conflits politiques, eux mêmes orientés par des conflits d’intérêts beaucoup plus terre à terre ?
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Contrairement aux consignes ministérielles, il n’y avait personne de la direction pour donner une solennité particulière à l’accueil des élèves à l’entrée ce matin..
En salle des profs, nous nous sommes retrouvés devant un tableau où étaient affichées les consignes ministérielles; la chef d’établissement n’a même pas pris la peine de venir nous voir pour organiser la marche des choses et franchement…les seuls qui méritent des éloges, ce sont les élèves eux-mêmes : à la récré de 10h20, spontanément, ils se sont assis dans la cour avec des petites pancartes qu’ils se sont eux-mêmes fabriqués après s’être donné le mot via facebook, et ont chanté la Marseillaise.
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Dans mon lycée situé à deux pas d’un collège REP, la minute de silence a eu lieu dans la cour, à la demande des élèves. La proviseure a fait une courte intervention suivie de celle d’un élève qui a témoigné de la perte d’un ami présent au Bataclan vendredi. L’assemblée était très silencieuse. La minute s’est prolongée… Plusieurs élèves étaient absents car partis au centre ville, à l’appel d’élèves d’un autre lycée, pour un rassemblement sur la place de l’hôtel de ville. Ils étaient entre 1500 et 2000.
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J’ai pris mes classes de 4ème et de 3ème. J’ai organisé cette séquence sous la forme d’un cours dialogué selon un plan classique : établir les faits ; identifier les causes possibles ; envisager les réponses éventuelles. Le week-end a permis aux élèves de s’informer. Beaucoup avaient discuté en famille des attentats. Du coup, les élèves étaient davantage dans une perspective de connaissance et de compréhension que d’émotion. Peu de rumeurs. Un souci accordé à l’exactitude des informations diffusées. Réflexions intéressantes sur comment s’informer, croiser ses sources. Les cibles et les lieux visés (Stade, cafés, restaurants, concert) font que les élèves se sont sentis visés directement, contrairement aux attentats de Charlie Hebdo. Cela a facilité le travail.
– ce qui revient, c’est le contre-coup de l’engagement dans la France dans le conflit syrien
– le symbole de liberté, de mixité et de métissage que représente la société française
Les réponses éventuelles (des élèves) ont été dominées par des préoccupations de court terme : engagement militaire en Syrie, dispositif policier en France, la limitation des déplacements et des regroupements et des sorties scolaires
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Les enseignants du collège ont échangé des ressources par mail pendant le week-end, pour préparer des supports au débat en classe avec les élèves (poème, chansons, vidéos…).
La minute de silence s’est bien passée, dans toutes les classes.
Mes élèves de 6ème étaient particulièrement inquiets et ont posé beaucoup de questions, notamment : quand on est musulman on est aussi islamistes ? un musulman peut-il être français ?
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Dans mon établissement une minute de silence “d’une grande qualité”, dixit la Proviseure. Cependant, Le chant des partisans aurait dû être diffusé et ne l’a finalement pas été (problème technique ?). La minute de silence s’est donc trouvée ainsi, complètement “suspendue” car, comme l’on regretté mes élèves, la Proviseure n’a rien dit. Je trouve aussi dommage qu’en tant que représentante de l’institution elle n’ait pas pris la parole.
Je crois que les collègues, même loin de Paris sont démunis et craintifs. Certains se retranchent derrière “je suis prof de maths, de sciences physiques, ce n’est pas à moi d’en parler” (tout est donc renvoyé sur les profs d’hist-géo, de philo, de SES, de lettres parce que ce serait plus naturel) ou alors “ils en ont parlé tout le weekend chez eux, ce n’est pas la peine d’en rajouter” (c’est peut-être justement parce qu’ils en ont parlé chez eux tout le weekend qu’il faudrait en parler nous aussi…).
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Pour préparer la prise en charge des élèves, j’avais utilisé un des articles de Géoconfluence qui a été cité et celui de Libération du 14 novembre 2015, pour être moi-même au point.
Lundi, j’ai distribué aux élèves deux post-it de couleurs différentes : l’un pour qu’ils expriment leur ressenti (sous la forme d’un dessin ou d’un mot…) et l’autre pour qu’ils posent une question. Comme un diaporama avec de vidéos venant de France info et de France TV éducation avait été préparé par un collègue et répondait à bien des questions, je l’ai diffusé, et pendant ce temps avec mes deux collègues (on a pris parfois en charge les classes à plusieurs) on a regroupé les post-it par catégorie. Puis on a répondu aux questions qui étaient restées sans réponse par le diaporama. Les échanges ont vraiment été intéressants.