Quels que soient les outils numériques, beaucoup de collègues, au sujet de leurs échanges avec les élèves, témoignent d’obstacles d’ordre matériel et d’autres liés à l’absence de formation : connexion insuffisante, manque de matériel, incompatibilité des formats de fichiers ou des logiciels, fichiers trop lourds, sauvegardes oubliées, photos ou copies d’écran peu lisibles… les freins sont légion.
Les échanges avec les élèves sur la manière de rendre un devoir sur l’ENT, par exemple,ont pu prendre le pas sur les enseignements eux-mêmes.
S’il arrive qu’une fonctionnalité numérique permette une réalisation intéressante, la« technique » ou le manque de connaissance des outils parasitent encore trop le travail pédagogique.
De l’autre côté de l’écran
Apprendre, réfléchir, expérimenter, créer à distance est particulièrement difficile pour les élèves qui ont déjà du mal à entrer dans les apprentissages en classe, dans le cadre des activités scolaires.
Et puis, l’école à distance, ce n’est pas l’école… L’école est un temps particulier, commun, rythmé par des horaires, des échanges de paroles, de regards, des inter-actions très importantes. Le rapport direct avec le professeur qui peut répondre aux questions, lever les ambiguïtés, les malentendus, l’implicite, reformuler quand c’est nécessaire, organiser les activités, reformuler les consignes, est indispensable. Ajuster en permanence est nécessaire pour apprendre ensemble, pour accéder à une culture commune et partagée.
L’école, c’est aussi, pour les élèves, le lien social qui se crée entre eux et avec les personnels de l’établissement. C’est le vivre ensemble, certes pendant un temps limité,mais dans un environnement particulier et cadré. L’école à distance à l’aide des outils numériques ne répond pas aux enjeux d’un service public d’éducation accessible à tous et renforce les inégalités.
C’est bien l’humain, les personnels, par leur sens du service public et leurs efforts qui ont permis de maintenir un lien et des apprentissages.