Des PsyEN et des DCIO déterminé·e·s
Il s’agissait d’interpeller le gouvernement et le MENJS sur la dégradation du service public de psychologie et d’orientation de l’Éducation nationale. Le tour de parole des académies a montré l’ampleur des difficultés sur le terrain et les conséquences d’une conception gestionnaire et peu ambitieuse sur les parcours des élèves : nombre d’élèves non affectés à tous les niveaux, augmentation du nombre d’établissements par secteurs, non prise en compte dans la dotation de postes de PsyEN, tri social à l’entrée dans le supérieur, carte scolaire trop étroite au vu des effectifs, absence de moyens pour les élèves relevant de l’inclusion dont les effectifs ont été multiplié par 5…
Lors de l’A.G. qui a suivi, elles et ils ont témoigné de la détérioration des conditions d’exercice : postes vacants de PsyEN, de DCIO et de personnels administratifs, locaux inadaptés et dégradés, matériels obsolètes, budgets tellement insuffisants qu’ils ne permettent même pas de renouveler les outils nécessaires … La liste est longue ! Elle est la conséquence d’une politique de démantèlement du service public conduite depuis de nombreuses années par les gouvernements Sarkozy et Macron.
Pénurie et pressions insupportables
Pour faire face à la pénurie, l’administration se livre à des pressions inadmissibles pour demander :
- que tous les secteurs soient couverts,
- que les bilans soient réalisés (parfois même par des PsyEN EDO…dans les écoles primaires),
- qu’ils interviennent en brigade dans les établissements,
- qu’ils soient présents dans les salons et forums privés ou régionaux
- qu’ils se mettent au service des chefs d’établissement pour mettre en œuvre l’expérimentation « demi-journée avenir en 5ème » etc…
Ces politiques laissent le réseau des CIO certes affaibli mais toujours présent et défendu par les PsyEN et les DCIO.
Les délégués ont réaffirmé leur volonté d’exercer leur métier pour la réussite des élèves et dénoncent un management de l’administration qui concourt à une perte de sens du métier.
Les mobilisations de la profession ont fait reculer ces projets funestes dont le dernier visait la fermeture des services (rapport Charvet-Lugnier-Lacroix). C’est grâce au souci qu’ils ont toujours eu de la défense d’une conception émancipatrice et ambitieuse de la formation et de l’orientation pour toute la jeunesse que les CIO et les PsyEN sont toujours là !
Exiger des moyens pour exercer notre métier
Lors de cette journée de mobilisation les PsyEN ont exigé des moyens matériels et en personnels. Ils et elles ont toute conscience que cette amélioration doit passer par des recrutements et des revalorisations salariales.
Avec le SNES-FSU et le SNUipp-FSU, ils et elles demandent :
- Une revalorisation de leurs salaires pour compenser les pertes du pouvoir d’achat depuis plus de 10 ans. La FSU a déjà obtenu que les mesures initialement réservées aux enseignants soient étendues aux CPE et PsyEN
- Un alignement des indemnités des PsyEN EDO sur celles des PsyEN EDA
- Une revalorisation de la situation des directeurs de CIO par une augmentation conséquente de l’indemnité pour charges administratives et l’attribution de la NBI.
- Un remboursement des frais de déplacements engagés dans leur intégralité
- Un doublement des recrutements pendant 5 ans pour faire face à tous les manques sur le terrain (1000 postes non occupés par des titulaires sur 3300 postes de PsyEN EDO) et un plan de titularisation.
Il faut dénoncer le double langage de ce Ministère qui feint de se préoccuper de la réussite des élèves et de leur accompagnement et externalise l’orientation scolaire et l’écoute des élèves, en subventionnant à milliers d’euros l’entrée des associations dans les établissements.
Agir et se défendre !
Face à cette situation les PsyEN du SNES-FSU vont mener une campagne de vérité sur l’état des lieux dans les CIO :
- Rédaction de livre noir
- Demandes d’audiences aux Recteurs/trices et Recteurs et rectrices de région académique
- Organisations des conférences de presse pour dénoncer cette destruction du service public
- Informations aux enseignants/CPE et parents
Enfin, opposons-nous à toute tentative de déréglementation de notre statut et de nos missions. Ne nous laissons pas imposer par la hiérarchie des missions qui ne sont pas les nôtres. Les PsyEN sont des professionnel·le·s concepteurs·trices, ils·elles connaissent les textes qui régissent leurs métiers !
Avec les militant·e·s du SNES-FSU mobilisons nous !