Analyse programmes 2019 de SVT 2nde et 1ère (Spé) et d’Ens Scient 1ère
Quelques mots d’introduction générale :
– pour les programmes de SVT, le GEPP a travaillé dans l’optique d’un recyclage/redistribution de certains thèmes pour ne pas surcharger le travail des enseignants qui seront confrontés à la mise en œuvre de 2 nouveaux programmes de SVT et d’un nouveau programme d’ES à la rentrée prochaine ;
– pour construire le nouveau programme d’ES, nous pouvons penser que les contraintes étaient multiples : concerner les trois disciplines « scientifiques » Math/PC/SVT sans informations supplémentaires sur l’organisation concrète de cet enseignement, intéresser l’ensemble des élèves de 1re générale, ne pas interférer avec aucun des enseignements de spécialité sous forme de doublon ou d’approche simplifiée…
Programme de l’enseignement commun de 2de :
Les principaux changements concernent le Thème II avec l’apparition de « Nourrir l’humanité » en provenance du programme actuel de ES/L et le retour de l’étude des paysages, et le Thème III avec la « remontée en 2de » de l’étude la « procréation et sexualité humaine » (que le SNES-FSU revendique depuis de nombreuses années), et l’arrivée de l’étude des microorganismes. Plus marginalement, l’étude de la biodiversité est renforcée au Thème I en abordant notamment la communication intra-spécifique. Au total, l’ensemble apparaît à nouveau très chargé, voire infaisable.
Point positif, la réaffirmation à plusieurs endroits du programme de la nécessité d’effectuer des manipulations et des expériences, qui permettra de servir de point d’appui pour l’obtention de groupes à effectifs réduits en 2de.
Programme de la Spécialité en 1re :
L’impression générale de ce programme est plutôt bonne, il peut plaire aux collègues et aux élèves :
– Il est diversifié dans les sujets traités variés, dans l’échelle de travail proposée : des molécules à la planète, en parcourant tous les niveaux
– Il reprenant des notions de base de la biologie (moléculaire, cellulaire…écosystèmes) et de la géologie (tectonique beaucoup, pétrologie un peu…)
– Il développe les aspects dynamique et cyclique et du fonctionnement de la Planète dans son ensemble
– Il est assez bien délimité (rubriques Notions fondamentales, Précisions…)
– Il est basé sur beaucoup d’expérimentations variées, d’observations, ExAO donc permet des TP avec groupes à effectif réduit (et leur revendication !)
– Il permet une sortie terrain locale pour thème 2 (forêt…)
Ce programme est cependant peu novateur (sauf écologie – le grand retour – même si elle est quantitativement discrète !), reprenant et agglomérant des parties programmes de 1re S et Terminale S actuels. Il génèrera donc aussi moins de stress pour sa mise en place par les collègues ayant déjà enseigné ces 2 niveaux.
Il nous apparaît également pléthorique : peu de temps pourra être passé sur chaque chapitre, et plus biologique que géologique, les thèmes étant quantitativement très inégaux.
Reste la grande question de quel sera le type d’évaluation des épreuves en cours de formation. On ne peut pas mettre en place un nouveau programme – et donc ses évaluations – sans connaître les exigences, les modalités de « l’examen » (Epreuves Communes de Contrôle Continu, E3C) qui régulent finalement nos pratiques.
Programme de l’Enseignement scientifique (ES) en 1re :
Le programme se décline en quatre thèmes eux-mêmes découpés en sous thèmes orientés pour certains physique – chimie et pour d’autres SVT (un peu moins de 50 %) dont les objectifs sont très ambitieux.
– Une longue histoire de la matière
– Le soleil notre source d’énergie
– La Terre un astre singulier
– Son et musique, porteurs d’information
Pour chaque thème, si des sous thèmes à dominante physique chimie ou SVT sont clairement identifiables, d’autres peuvent être plus ambigus. Les mathématiques ne font pas l’objet de thèmes explicites et sont davantage considérées comme un outil.
Surprise : apparaît aussi un « projet expérimental et numérique » auquel il faudra consacrer une douzaine d’heures du temps en groupes à effectifs restreints (soit environ 20% de l’année).
Le programme est intellectuellement intéressant. Il reprend des parties qui existent déjà dans les programmes de PC et de SVT du cycle terminal. Certains des sujets risquent d’être très compliqués à aborder – dans l’optique affichée du programme, c’est-à-dire fondée sur une démarche scientifique rigoureuse, quantitative – devant des élèves très hétérogènes en termes d’appétence et de compétences scientifiques. L’intérêt d’un certain nombre élèves risque aussi de ne pas être au rendez-vous. Le curseur de la complexité de ce qui sera enseigné sera certainement fixé par la banque d’exercice d’épreuve commune, inconnue à cette heure, ce qui est inacceptable. En l’absence de ce curseur, nous redoutons aussi que le volume de cet enseignement soit trop ambitieux et irréalisable.
On peut noter que la suggestion pédagogique « … il sera bon, chaque fois que possible, de créer les conditions permettant un travail de laboratoire fondé sur diverses formes de manipulations » pourrait être un point d’appui pour revendiquer un enseignement en effectif réduit. Ne nous leurrons cependant pas, celui-ci viendrait, dans le cadre d’une marge d’autonomie très réduite (8h par division en cycle terminal), en compétition avec, notamment, les groupes d’enseignement de Spécialités…
Une question majeure demeure : qui l’enseignera ? Sous quelle forme ? Avec quels moyens horaires et quels effectifs ? Il est évident que les collègues d’une discipline ne pourront pas enseigner les notions d’autres disciplines à ce niveau.
Programme de l’enseignement optionnel Sciences et Laboratoire (SL) :
Cette option est basée sur une pratique soutenue d’une démarche scientifique dans le cadre d’activités de laboratoire. Des rencontres avec des chercheurs mais aussi des visites de laboratoires ou d’entreprises sont conseillées. La mise en activité des élèves se fait autour d’une démarche de projets, qui vise à développer l’autonomie de l’élève ainsi que le travail en équipe et le principe de la démarche scientifique. L’élève sera amené à utiliser des capteurs, des microcontrôleurs, un tableur des simulations et bien sur à coder…
L’élève s’autoévalue à l’aide de tableaux de compétences fournis par l’enseignant.
Parmi les sept thèmes proposés, l’enseignant en choisit deux ou trois. Les thèmes sont orientés beaucoup plus (quasi-exclusivement) PC que SVT, ce qui est à regretter car feu cet enseignement d’exploration était parfois encadré par les enseignants de ces deux disciplines et de nombreux de collègues de SVT s’y étaient fortement investis.
Questions :
– Quel(s) professeur(s) pour cet enseignement ? PC… mais aussi SVT ou SI ?
– Quelles conditions d’enseignement ? En groupes à effectif réduit ?
– Cet enseignement sera-t-il pris par les élèves dans la mesure où il est facultatif ? Il était, en tant qu’enseignement d’exploration, une opportunité, pour certains, de se confronter à un enseignement technologique en prévision d’une éventuelle future orientation en voie Technologique à l’issue de la seconde générale.
– Dans combien et dans quels types d’établissements cette option sera-t-elle finalement proposée ?…