Alors qu’il aurait fallu mieux accompagner les élèves, les DGH rachitiques de la rentrée 2020 ont alourdi les effectifs des classes et limité les dédoublements. Peu de moyens pour des remédiations et limiter la propagation du virus (distances, qualité de l’air…) ont été accordés. Fort de l’expérience du printemps précédent, le dispositif « une classe/une salle » a parfois été remis en place, compliquant le quotidien des enseignants. Ce dispositif, limitant le brassage des élèves, n’a que peu de sens quand les élèves se côtoient dans la cour de récréation et au réfectoire.
Le SNES-FSU n’a cessé de demander une amélioration des conditions sanitaires et d’études par un passage en demi-groupes. Le ministre a répondu que cela augmenterait la délinquance à l’extérieur ! De rares collèges à fort effectif ont obtenu l’autorisation de passer en demi-jauge, généralement au niveau de l’établissement, sans allégement des effectifs des classes.
En outre, le ministère a avancé dans ses projets comme s’il s’agissait d’une année lambda avec de nouvelles évaluations nationales : Pix et Ev@alang . Certains chefs d’établissement ont même engagé leur collège dans le programme d’évaluation des établissements dont la première étape est une autoévaluation par des équipes, épuisées. Aujourd’hui, les collèges sont fermés, comme au premier jour de la crise, et cela jusqu’au 3 mai. Le Président a enfin entendu les alertes des scientifiques : la contamination passe bien par les établissements scolaires.
Rouvrir : à quelles conditions ?
À ce jour, le ministère ne semble pas envisager de préparer davantage le retour des collégiens en établissement alors qu’il faudrait renforcer le protocole sanitaire. Il entame tardivement une consultation des organisations syndicales à propos du DNB qu’il prétend maintenir. Pour l’instant, il n’est pas question d’alléger les programmes alors que sont annoncées des retours en demi-jauge pour les classes de Quatrième et Troisième de 15 départements en tension. Comment les élèves de Troisième pourront-ils préparer sereinement le DNB dans ces conditions? Il apparaît nécessaire d’aménager les épreuves écrites, avec par exemple pour certaines disciplines des sujets au choix aux libellés explicites pour ne pas pénaliser les élèves. L’épreuve orale, dont la préparation a été plus difficile encore cette année, paraît, elle aussi, fortement compromise. Le ministère prétend que les programmes de cycle permettent de s’adapter au contexte et de reporter certains apprentissages ; c’est illusoire. Le SNES-FSU poursuit son action pour obtenir des moyens et des aménagements de programmes pour la rentrée 2022. Il n’est pas imaginable de préparer la rentrée 2022 comme si de rien n’était.