Pointant les inégalités sociales et de genre dans les parcours des élèves, sans jamais les relier aux conséquences de la politique éducative menée depuis 7 ans, le MEN a prévu d’organiser dans les régions, une large concertation réunissant tous les acteurs et les usagers.

Le 4 décembre, le gouvernement de M. Barnier était démissionnaire et pourtant, en catimini et dans la précipitation le MEN a laissé se mettre en place ces assises régionales.

Le SNES-FSU avait déjà eu l’occasion de dénoncer le cadre complètement biaisé de cette concertation concernant l’orientation scolaire : elle ne respecte pas le cadre posé par la convention-cadre[1] répartissant les compétences respectives entre l’État et les régions, elle ne cite jamais le Code de l’Éducation, pourtant référence pour l’information et l’accompagnement des projets d’orientation des élèves et des étudiant·es.

En revanche, les revendications de Régions de France ont assurément été entendues par l’ex-ministre délégué  qui n’a semble-t-il pas eu la même attention pour les avis, souvent négatifs, des parents d’élèves, des élèves et des enseignants sur les actions d’information menées par les régions ![2]

La modification du cadre réglementaire actuel afin de confier aux régions la responsabilité entière, non seulement de l’information des élèves mais aussi l’accompagnement de leurs projets d’orientation, constituerait une priorité accordée aux critères économiques locaux et aux métiers en tension, qui ne pourrait que pénaliser les jeunes de milieu modeste. Elle favoriserait aussi la privatisation de l’orientation puisque les régions délèguent leurs missions aux start up et organismes privés.

Comment le MEN peut-il espérer avoir une quelconque légitimité en apportant son concours à ces simulacres de concertation, dont les résultats sont manifestement déjà écrits et ce, sans tenir compte du contexte politique. Comment peut-on ainsi expédier les assises de l’orientation au pas de charge ?


[1]Convention-cadre État-Région de 2019

[2]Rapport H. Davi et T. Cazenave


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