En annonçant à Marseille le lancement d’une expérimentation permettant le recrutement des professeurs des écoles par les directeurs, Emmanuel Macron, président et « en même temps », candidat à sa réélection, a révélé les lignes directrices du projet macroniste pour l’école : dérégulation, remise en cause du statut pour ouvrir la porte à l’arbitraire et l’opacité du recrutement local. Dans la foulée, Anne Hidalgo a lancé sa candidature en annonçant son intention de doubler le salaire des enseignants. Immédiatement, le débat politique s’est enflammé autour de cette proposition, Jean-Michel Blanquer allant jusqu’à dénoncer la « Foire du Trône de la démagogie ». Parole d’expert sans doute.
Revaloriser sans contreparties
Après un quinquennat d’envolées lyriques autour de la revalorisation « historique » qui ne se sont jamais concrétisées dans les actes, il était temps qu’on parle des salaires dans l’Éducation nationale ! Déclassement salarial, crise du recrutement, tout montre l’urgence de la situation. Mais cette question ne peut être traitée avec légèreté. Les personnels ne sont pas des parts de marché électoral : il faut des chiffres, des perspectives, une analyse des implications de ces mesures pour tous les personnels. Et alors que quelques commentateurs politiques ont fait glisser le débat sur celui du temps de travail des enseignants, le SNES-FSU a rappelé un principe incontournable : la revalorisation doit se faire sans contreparties.
Quels projets pour 2022 ?
Le SNES-FSU portera la parole des personnels dans la campagne électorale en interpellant les candidats sur leurs projets pour l’Éducation nationale et ses personnels. Salaires, moyens, métiers en collège, en lycée, avenir des Psy-ÉN, rétablissement du paritarisme, c’est maintenant que se dessine le service public d’Éducation de demain. Le SNES-FSU sera au rendez-vous pour que toutes les questions qui sont au cœur du quotidien des personnels soient, enfin, traitées sérieusement.
Mais l’action syndicale, c’est aussi être avec les personnels, dans les mobilisations. Après le 23 septembre dans l’Éducation nationale, de nouvelles dates sont dans le calendrier des luttes : le 1er octobre pour les retraités, le 5 octobre, avec les salariés du privé pour les salaires, les retraites et l’emploi public, le 19 octobre pour les AESH. Le SNES-FSU organise aussi, dans les établissements, les actions indispensables pour faire respecter nos métiers, à l’image de ce qui se joue pour mettre en échec le projet local d’évaluation, dernier avatar du bac Blanquer, potentiel carcan pour notre liberté pédagogique. Agir résolument pour les droits des personnels et l’avenir du système éducatif : voilà le programme du SNES-FSU !